Le réalisme politique qui avait prévalu avec l’annulation des mandats d’arrêt contre Blaise Compaoré, ex-président du pays et Guillaume Soro, président de l’Assemblée Nationale de Côte d’Ivoire n’est pas accepté par tous les leaders burkinabés. Le parquet militaire notamment fait de la resistance.

Ainsi, après avoir déclaré que le mandat contre Blaise Compaoré – à qui le président Alassane Ouattara a donné la nationalité ivoirienne – était toujours valide, il vient de trouver une pirouette en ce qui concerne le président de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire Guillaume Soro : le parquet militaire renonce au mandat d’arrêt mais opte pour « la procédure de dénonciation » et demande à la Côte d’Ivoire de le poursuivre « pour son implication dans la tentative de coup d’Etat de septembre 2015 ».

Cette position est irréaliste voire ridicule car nul ne peut imaginer qu’elle puisse aboutir à autre chose qu’à envenimer les relations entre Ouagadougou et Abidjan.
Si le parquet militaire burkinabé cherche à sortir de cette affaire par le haut, c’est raté.
Et le Burkina a davantage besoin de la Côte d’Ivoire que cette dernière de son voisin. Même si les travailleurs burkinabés sont une main d’œuvre essentielle pour l’agriculture ivoirienne.

Le pays le plus puissant économiquement en Afrique de l’Ouest francophone est la Côte d’Ivoire. Le Burkina ne l’ignore pas.

 

 

Crédit image : Ouagadougou, vue de la place des Nations Unies. © Helge Fahrnberger — Travail personnel, avec Nikon D100, CC BY-SA 3.0, via Wikimedia Commons.