La visite du président Ouattara au Burkina ce jour est un pas décisif dans l’amélioration des relations bilatérales. Suite à celle effectuée par son homologue burkinabé, ce déplacement est plus que symbolique. Il scelle définitivement des retrouvailles impératives entre deux voisins dont les intérêts économiques sont indissociablement liés. Il faut dire que c’est Kaboré qui avait ouvert les hostilités après l’asile accordé à l’ex-président burkinabe Blaise Compaoré par la Côte d’Ivoire.
Kaboré s’était engagé dans une impasse car le Burkina ne peut se passer de son puissant voisin, première économie de l’UEMOA. Quatre millions de ses concitoyens y vivent et travaillent et envoient beaucoup d’argent au Burkina. Cette manne financière est indispensable à Ouagadougou comme la main d’œuvre burkinabée l’est aussi pour l’économie ivoirienne. Les deux pays sont inséparables et doivent donc renforcer leur coopération nonobstant les problèmes conjoncturels.
Mieux vaut tard que jamais : Kaboré a compris et la mise en examen de Guillaume Soro, président de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire par la justice burkinabé est un lointain souvenir maintenant. Le cas Compaoré reste en suspens avec un procès qui est en cours. Ce dernier ne risque pas grand chose en tant que naturalisé ivoirien. Les retrouvailles Kaboré : Ouattara sont bienvenues et vont booster le partenariat entre les deux Etats.
La visite de jour sera économique et politique. Elle permettra la signature de nombreux accords pour la réalisation de projets infrastructurels notamment. L’axe Ouaga/Abidjan est donc à nouveau sur les bons rails. Il était temps. Réalisme politique oblige.