La justice militaire du Burkina Faso a annoncé l’interpellation de quatre officiers, soupçonnés d’être impliqués dans un « complot contre la sûreté de l’Etat », après des déclarations du gouvernement affirmant avoir déjoué cette tentative de putsch.
Le parquet militaire « sur la base de dénonciation digne de foi, faisant état d’un complot contre la sûreté de l’Etat en cours et mettant en cause des officiers (…) a immédiatement ouvert une enquête circonstanciée pour élucider les faits dénoncés », a indiqué le magistrat militaire Ahmed Ferdinand Sountoura dans un communiqué. Selon ce texte, « quatre officiers » ont été interpellés et « deux sont en fuite ».
Si l’identité des officiers n’a pas été dévoilée, plusieurs sources sécuritaires ont indiqué à l’AFP qu’au moins deux commandants d’unités spéciales figurent parmi les quatre interpellés. Jeudi, les rues de la capitale Ouagadougou étaient calmes, sans dispositif sécuritaire particulier, selon l’AFP.
Le gouvernement avait affirmé mercredi soir qu’une « tentative avérée de coup d’Etat a été déjouée le 26 septembre 2023 par les services de renseignement et de sécurité burkinabè ». Il assurait également vouloir faire « toute la lumière sur ce complot » tandis que le parquet militaire a de son côté lancé un appel à témoigner, « au regard de la récurrence des velléités et autres allégations de déstabilisation ».
En décembre 2022, le parquet avait déjà dénoncé une tentative de déstabilisation du régime et annoncé des arrestations de militaires. Mardi soir, des milliers de personnes étaient descendues dans les rues de la capitale Ouagadougou à l’appel de soutiens du capitaine Traoré, pour le « défendre » face aux rumeurs de putsch qui agitaient les réseaux sociaux.
Ces tentatives de déstabilisation présumées surviennent presqu’un an jour pour jour après la prise de pouvoir par la junte, lors d’un putsch le 30 septembre 2022.