Le Burkina Faso et la Russie viennent de signer un accord pour la construction d’une centrale nucléaire par Moscou dans ce pays sahélien.
Le Burkina Faso, dirigé par un régime militaire depuis l’an dernier, cherche à diversifier ses partenaires et s’est notamment rapproché de la Russie. « Le gouvernement du Burkina Faso a signé un mémorandum d’entente pour la construction d’une centrale nucléaire », indique-t-il dans un communiqué. « La construction de cette centrale nucléaire a pour objectif de couvrir les besoins énergétiques des populations », poursuit le texte.
La signature de cet accord a eu lieu à l’occasion de la Semaine russe de l’énergie qui se tenait à Moscou, à laquelle le ministre de l’Energie du Burkina, Simon-Pierre Boussim, participait. Côté russe, le document a été signé par Nikolay Spasski, le directeur général adjoint de l’agence nucléaire Rosatom.
« Le mémorandum constitue le premier document dans le domaine de l’utilisation pacifique de l’énergie atomique entre la Russie et le Burkina Faso », précise Rosatom dans un communiqué.
Le document « vient concrétiser le souhait du président du Faso, le capitaine Ibrahim Traoré, exprimé en juillet dernier lors du sommet Russie-Afrique au cours d’un entretien avec son homologue russe Vladimir Poutine », détaille le gouvernement burkinabè.
Fin 2020, seuls 22,5% des Burkinabè (67,4% en zone urbaine, 5,3% en milieu rural) avaient accès à l’électricité, selon des chiffres de la Banque africaine de développement.
« Nous prévoyons, si nous le pouvons, de construire des centrales nucléaires d’ici 2030, de façon à résoudre le problème du déficit énergétique », avait déclaré jeudi le ministre Boussim, cité par l’agence de presse russe TASS. « Notre défi est de doubler notre production d’électricité d’ici 2030, ce qui nous permettra de donner un coup de fouet à l’industrialisation de l’Afrique », a-t-il ajouté.
Le Burkina Faso importe une grande partie de son électricité de la Côte d’Ivoire et du Ghana voisins et en produit une autre partie localement, principalement par énergie hydroélectrique ou solaire. Le continent africain ne compte pour l’heure qu’une seule centrale nucléaire, en Afrique du Sud à Koeberg, près du Cap.