Trois ans après l’insurrection populaire qui a abouti à la chute du régime Compaoré et deux ans après le contre-coup d’Etat qui a échoué, des milliers de citoyens ont manifesté à Ouagadougou pour dénoncer l’impunité dont bénéficient les instigateurs.

Les lenteurs des procédures judiciaires en cours et le manque de détermination du pouvoir à agir pour traquer les comploteurs de l’ancien régime ont suscité l’indignation et la colère des burkinabés. D’où le raz de marée populaire constaté dans les rue de la capitale.

Ce coup de semonce devrait pousser Kaboré et son gouvernement à diligenter les procès des putschistes comme Gilbert Diendéré, ancien bras droit de Compaoré. Il y a quelques jours les charges retenues contre eux ont été rendues publiques. Il faut aller plus vite ; même si le temps de la justice est souvent très long.

En démocratie il faut faire avec la dictature de l’opinion et l’impératif d’assurer à chacun le droit à un procès-si celui-ci doit avoir lieu-juste et équitable. Le temps est donc compté pour Kaboré qui a un redoutable défi à relever. Pour que justice soit faite dans la paix sociale.

Des partisans de l’ancien régime sont encore très nombreux au Burkina et constituent une force politique non négligeable. Mais cela ne doit pas favoriser l’impunité qui pourrait gangréner la société. La démocratie exige que justice soit faite. Une réconciliation durable est à ce prix.

Kaboré a certainement bien reçu le message de la rue. À bon entendeur…