Les magistrats de la haute Cour de Justice de Ouagadougou ont ouvert aujourd’hui (jeudi 27 avril 2017) le dossier de l’ancien président Burkinabé Blaise Compaoré. Actuellement en exile en Côte-d’Ivoire, l’ex-dirigeant sera jugé par contumace en tant qu’ancien ministre de la Défense. Il n’est pas le seul à être appelé à comparaitre devant la justice de son pays. En effet, 32 membres de son dernier gouvernement vont devoir répondre également à des accusations pour complicité d’homicides volontaires et complicité de coups et blessures volontaires.
Sur la liste des accusés, six ex-hauts responsables se trouvant actuellement à l’extérieur du pays dont l’ancien président. Selon la presse locale, des demandes d’extradition seront adressées aux pays accueillant ces responsables en cas de leur condamnation par la justice Burkinabaise. Les mêmes sources ont affirmé qu’aucune victime ne prendra part à ce jugement car les victimes ne peuvent pas se porter parties civiles quand un dossier est sous les mains de la Haute Cour de Justice.
Risquant entre dix et vingt ans de prison, les membres de l’ancien gouvernement sont poursuivis pour plusieurs chefs d’accusation. Les avocats des victimes tenteront de démontrer leur responsabilité à deux niveaux. Dans une déclaration à la presse, les avocats ont souligné « qu’en plein climat insurrectionnel, le gouvernement décide de soumettre à l’Assemblée le projet de révision de l’article 37 de la Constitution, afin de permettre à Blaise Compaoré de se représenter ». Cette situation s’est aggravée Le 29 octobre quand le Conseil des ministres a entériné la décision de prendre une réquisition complémentaire spéciale pour permettre l’intervention de l’armée dans le maintien de l’ordre, toujours selon les avocats.