Le Burkina est l’un des pays faisant face à de forts risques terroristes 

L’ex-chef d’état-major de la gendarmerie du Burkina Faso, le lieutenant-colonel Évrard Somda, a été enlevé dimanche à son domicile de Ouagadougou par des “individus armés”.

“Il a été enlevé hier (dimanche) à son domicile par des individus armés : ils ont bouclé le quartier, encerclé son domicile avant de procéder à son arrestation”, a déclaré une source sécuritaire proche de l’officier, citée par l’AFP.

“On ne sait pas s’il s’agit d’une arrestation sur ordre des autorités militaires ou judiciaires, ou s’il s’agit d’un énième enlèvement”, a pour sa part indiqué une autre source proche de l’ex-chef d’état-major de la gendarmerie, confirmant l’information. Cette même source a précisé qu’il n’avait opposé “aucune résistance” et avait “suivi les hommes venus le chercher pour l’emmener vers une destination inconnue”. 

Limogé en octobre après l’interpellation de quatre officiers, dont deux de ses anciens proches collaborateurs soupçonnés d’être impliqués dans un “complot contre la sûreté de l’Etat”, que le régime militaire au pouvoir affirmait avoir déjoué, le lieutenant-colonel Evrard Somda ne quittait presque plus son domicile, selon ses proches. 

Mi-décembre, il avait été auditionné par la justice militaire en qualité de témoin, dans le cadre de l’enquête ouverte pour le présumé “complot contre la sûreté de l’Etat”, impliquant deux commandants d’unités spéciales de la gendarmerie, selon des sources judiciaires. 

Un autre de ses proches, un influent homme d’affaires, Sansan Anselme Kambou, avait lui été enlevé mi-septembre par des agents du renseignement burkinabè. Début novembre, le tribunal administratif de Ouagadougou avait ordonné sa libération, une décision non encore exécutée, selon sa famille. 

Plusieurs cas d’enlèvements ont été rapportés ces derniers mois par des sources locales à Ouagadougou. Fin décembre, Ablassé Ouédraogo, ancien ministre burkinabè des Affaires étrangères et ex-directeur général adjoint de l’Organisation mondiale du Commerce (OMC), avait été enlevé par “des individus” disant appartenir à “la police nationale”, selon son parti politique, Le Faso autrement.