Les attaques meurtrières attribuées à des terroristes armés contre des civils et des militaires, se multiplient ces dernières semaines au Burkina Faso, la dernière ayant fait dans l’Est, une cinquantaine de morts parmi la population civile.
Cette attaque, commise mercredi contre la commune de Madjoari qui compte entre 15 et 20.000 habitants, mais annoncée hier jeudi, est la plus sanglante depuis celle perpétrée il y a près d’un an à Solhan, dans le Nord-est, qui avait fait 132 morts.
« Des habitants de Madjoari », localité placée sous blocus de jihadistes et qui tentaient de la quitter, « ont été pris pour cibles» près d’un pont, « par des individus armés non identifiés », a indiqué le colonel Hubert Yameogo, gouverneur de la région de l’Est, dans un communiqué.
Comme d’autres communes du Nord et de l’Est du Burkina, telles que Djibo et Titao, celle de Madjoari a été placée sous blocus par les terroristes qui frappent dans ces régions. L’armée parvient parfois à y faire parvenir des convois de ravitaillement.
Cette attaque suit plusieurs autres enregistrées récemment à Madjoari contre des militaires et des civils. Le 19 mai, le détachement militaire y a été visé, tuant onze soldats et en blessant vingt autres. Cinq jours auparavant, une attaque contre les populations civiles avait fait 17 morts et sept blessés.
Depuis deux mois, les attaques contre des civils et des militaires dans le Nord et l’Est du pays, sont régulières et ont fait environ 200 morts, selon un décompte de l’AFP.
Celle à ce jour la plus meurtrière depuis que le Burkina est devenu en 2015 la cible des attaques terroristes, a été commise dans la nuit du 4 au 5 juin 2021 dans le village de Solhan. Des hommes armés – dont « des jeunes âgés de 12 à 14 ans » selon les autorités – y avaient tué 132 personnes selon le gouvernement, 160 selon des sources locales.