Le ministère de la Justice du Burkina Faso a réagi suite aux critiques des avocats français de François Compaoré, le frère de l’ancien président, Blaise Compaoré.
Devant le Conseil d’État qui examinait le décret permettant l’extradition de leur client, lundi dernier, les conseils de celui qu’on appelait « le petit président » avaient affirmé que si la France extradaitle frère cadet de l’ex chef de l’Etat burkinabé, il ne bénéficierait pas d’un procès équitable. Pire, il sera tué en cellule.
Maître François-Henri Briard, l’un des avocats du frère de l’ancien président du Burkina, avait déclaré devant le Conseil d’Etat français, à Paris, le 12 juillet dernier : « la vie de François Compaoré est entre vos mains. C’est une question de vie ou de mort », s’opposant ainsi à son extradition vers Ouagadougou.
A sa suite, Maître Pierre-Olivier Sur, l’autre conseil de « petit président », avait soutenu que « si François Compaoré est extradé, il sera tué en cellule ».
Des propos pas appréciés du tout par le ministère de la Justice du Burkina Faso. Et c’est le directeur de cabinet du ministre, Issa Saferiba Fayama, qui est monté au créneau pour répondre aux avocats de François Compaoré.
« Le Burkina est un pays qui appartient à l’ensemble des conventions internationales qui garantissent un procès équitable. Durant toute la procédure de la demande, le Burkina a suffisamment fait la preuve que monsieur François Compaoré bénéficiera d’un procès équitable une fois qu’il sera extradé au Burkina. Si sa détention venait à être ordonnée par le juge, les conditions de détention, en tout cas, ne sont pas aussi exécrables que ces avocats tentent de le faire comprendre », a-t-il rétorqué sur RFI.
« En termes de garanties offertes au Conseil d’État, nous avons dit clairement que des structures publiques, par exemple l’ambassade de France au Burkina a accès régulièrement aux centres de détention qui sont, j’allais dire, à l’image du niveau de vie des Burkinabè. Le Burkina, en tout cas, n’est pas en mesure d’offrir des centres de détention au même titre que la France », a-t-il ajouté.
François Compaoré est inculpé au Burkina pour «incitation d’assassinat » dans l’affaire Norbert Zongo. Ce journaliste assassiné le 13 décembre 1998, alors qu’il enquêtait sur le meurtre sous la torture de David Ouédraogo, le chauffeur de François Compaoré.
Le Conseil d’État français se prononcera dans au moins deux semaines pour confirmer ou annuler le décret d’extradition de François Compaoré.