Président de transition arrivé au pouvoir par un putsch au Burkina Faso en proie à la violence djihadiste, le capitaine Ibrahim Traoré a reconnu que « la puissance de l’ennemi avait beaucoup augmenté ».

« La puissance de l’ennemi a beaucoup augmenté sur le terrain, son équipement aussi est train de se moderniser au fur et à mesure », a déclaré samedi le capitaine Traoré dans un discours à des unités spéciales de lutte anti-djihadiste près de Ouagadougou, relayé par l’AFP.

Mais, a-t-il ajouté, « on va s’équiper mille fois plus que l’ennemi, s’entraîner, former correctement les troupes pour la guerre », dévoilant au passage « de nouvelles acquisitions de moyens de combat terrestre et aérien », parmi lesquels des drones parmi les plus « performants ». « Beaucoup d’autres choses sont à venir, des moyens terrestres, en termes d’infanterie et d’aviation », a-t-il affirmé.

« C’est le peuple qui fait sa guerre, c’est la population qui contribue », car « le matériel commandé c’est (…) à travers les taxes qu’on récupère », a-t-il affirmé.

Depuis octobre, plus d’un milliard de francs CFA (environ 1,5 million d’euros) ont été collectés à la suite d’un appel à contribution à un « effort de guerre » pour la reconquête du territoire national, lancé par  le capitaine Traoré.

Par ailleurs, de nouvelles taxes sur divers produits de consommation (boissons, cigarettes, cosmétiques) instaurées depuis février, puis élargie à d’autres services comme la téléphonie, ont permis de mobiliser plus de 30 milliards FCFA (environs 45 millions d’euros), selon le ministère de l’Économie et des finances burkinabè.

Depuis son arrivée au pouvoir par un coup d’État en septembre 2022 – le second en huit mois – le capitaine Traoré et son gouvernement ont en outre manifesté leur volonté de diversifier leurs partenariats en matière de lutte contre le djihadisme, en particulier avec la Russie, après avoir demandé mi-janvier le départ des troupes françaises.