L’armée du Burkina Faso va réorganiser ses unités combattantes pour récupérer les territoires perdus ces dernières années à cause des groupes terroristes, dont la violence ne cesse d’augmenter, a annoncé le ministre de la Défense.

« Une réorganisation territoriale des unités est en cours, dans le but de consolider le maillage territorial » et de « créer des verrous dans certains espaces plus ou moins libres à la circulation des groupes armés terroristes », a déclaré le général Barthélemy Simporé lors d’une conférence de presse.

« L’objectif, c’est de densifier progressivement le maillage, afin de réduire les capacités de mobilité des groupes armés terroristes et protéger les zones qui ne sont pas encore menacées », a-t-il expliqué.

L’officier n’a pas divulgué les noms des zones concernées par ce nouveau maillage, mais elles « sont bien connues des populations », selon lui.

« A terme, cette réorganisation opérationnelle » doit permettre « la reprise du contrôle de toutes les zones sous emprise terroriste, de réinstaller l’administration ainsi que les populations déplacées et d’assurer l’intégrité du territoire national », a affirmé le général Simporé.

 

Cette nouvelle stratégie a été décidée à l’issue d’un Conseil supérieur de la Défense tenu il y a une semaine sous la présidence chef de la transition, le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba.

 

Ce Conseil avait préconisé « la création de formations militaires dans certaines provinces, le repositionnement de bataillons suivant un meilleur plan de maillage territorial, la délocalisation ou la relocalisation de certaines unités afin de garantir à l’armée une efficacité dans la lutte contre le terrorisme », selon le porte-parole du gouvernement, Lionel Bilgo.

 

Le Nord et l’Est du Burkina sont les deux régions les plus touchées par les attaques terroristes, mais les autres régions ne sont pas pour autant épargnées.

 

Plus de 40% du territoire du Burkina est hors du contrôle de l’Etat, selon des chiffres officiels.

La situation sécuritaire ne s’est pas améliorée depuis le putsch du lieutenant-colonel Damiba et les attaques attribuées aux groupes terroristes se sont même multipliées ces derniers mois, visant indifféremment civils et militaires.