Une semaine après le coup d’Etat du 24 janvier au Burkina Faso, la junte au pouvoir a rétabli la Constitution qui était suspendue après leur coup de force. Toutefois, les putschistes ont modifié les institutions à travers un ‘’Acte fondamental’’ qui confère la gestion du pouvoir aux militaires.

La décision a été annoncée, hier lundi, à la télévision nationale (RTB). La Constitution de 1991 suspendue après le putsch du 24 janvier, a été rétablie conformément aux exigences de la Cédéao lors de son sommet de vendredi dernier. Mais elle est accompagnée d’un  « Acte fondamental», qui conforte les militaires au pouvoir.

Selon le document de sept pages et trente-sept articles, le MPSR mis en place après le putsch, devient  « l’organe central de définition et d’orientation de la politique sécuritaire, économique, sociale, de développement et de la restauration de l’intégrité territoriale ». Ainsi, il assure la continuité de l’État et la gestion des affaires publiques.

Un président, deux vice-présidents, un coordonnateur et des commissions, composent la nouvelle entité.  Le Lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, chef du MPSR, devient officiellement chef de l’État et des armées. A charge pour lui de fixer, désormais, les grandes orientations politiques du pays. Il a, aussi, un pouvoir réglementaire et d’ordonnances.

Une charte de la Transition annoncée

Pour la première fois, les militaires ont évoqué le transfert du pouvoir, annonçant qu’une Charte de la Transition sera rédigée. Mais aucune durée ou modalités de cette transition n’ont été fixées.

Autre mesure importante annoncée par la junte, l’ancien chef d’Etat-major, Gilbert Ouédraogo, et celui des renseignements, François Ouédraogo, ont été démis de leurs fonctions.

Une Mission conjointe, Cédéao-ONU était à Ouagadougou, hier lundi

Les militaires ont fait ces annonces, alors qu’une délégation conjointe Cédéao-Onu s’est rendue à Ouagadougou, hier lundi.  La Mission composée de quatre ministres Ouest-africains et du représentant de l’ONU en Afrique de l’Ouest et au Sahel, Mahamat Saleh Annadif, a rencontré le président déchu, Roch Marc Christian Kaboré. Les émissaires ont réitéré l’exigence de la Cédéao de voir l’ancien président burkinabè, encore retenu en résidence surveillée, libéré par les militaires.

Auparavant, la délégation s’est entretenue avec les membres du MPSR, avec à leur tête, le Lieutenant-colonel Damiba.

Pour l’heure, rien n’a filtré de ces échanges, mais le rapport de cette Mission, ainsi que celui des chefs d’Etat-major de la sous-région qui étaient à Ouagadougou, samedi, seront certainement au centre des débats lors du prochain sommet de la Cédéao, jeudi prochain, à Accra.