Fraîchement désigné président de la transition au Burkina Faso, le capitaine Ibrahima Traoré a effectué son premier déplacement à l’étranger, hier. Et c’est au Mali qu’il s’est rendu. Il a été accueilli à sa descente d’avion par son homologue malien, le lieutenant-colonel Assimi Goita en personne.

C’est en treillis que colonel Assimi Goïta est venu accueillir le capitaine Ibrahima Traoré, également en tenue militaire, à l’aéroport de Bamako. Les deux hommes sont ensuite partis pour le palais de Koulouba, pour une visite «d’amitié et de travail», selon le ministère malien des Affaires étrangères. Une rencontre dédiée aux «questions sécuritaires qui préoccupent les deux pays », indique la présidence burkinabè.

Si les deux chefs d’Etat se sont gardés de faire des communications à la suite de leur entrevue, il a été surtout question d’intensifier la lutte armée contre les groupes terroristes et mutualiser les moyens de combats.

Les deux pays frontaliers sont en proie à des attaques djihadistes récurrentes qui ont fait des milliers de morts ces dernières années. L’idée est donc de fédérer les forces, d’harmoniser les actions et d’échanger les informations pour une lutte plus efficace. Dans ce sens, des patrouilles militaires mixtes ne sont pas à exclure, non plus, selon des sources officielles citées par RFI, en plus de la question des nombreux civils burkinabé partis se réfugier au Mali.

Investi président de la transition burkinabè le 21 octobre, après son coup d’État du 30 septembre dernier, le capitaine Ibrahim Traoré va-t-il s’inspirer du modèle malien, qui s’appuie désormais sur les forces russes pour faire face au djihadisme ? Le tombeur de Paul Henri Sandaogo Damiba n’a jusque-là donné aucune indication claire dans ce sens.

Également désigné président à la suite d’un coup d’Etat militaire, il y a juste deux ans, le colonel Assimi Goïta s’est distingué en faisant notamment partir la force française Barkhane et en s’alliant aux russes. Un choix qui n’a pas encore eu les effets escomptés, même si au Burkina les populations affichent de plus en plus un sentiment anti-français et leur volonté de se rapprocher de la Russie.