Drapeaux burkinabè, russe et malien en mains, des centaines de manifestants ont répondu à l’appel du collectif des leaders panafricains, et ont manifesté, hier dimanche, à Ouagadougou, pour le départ des derniers soldats français du pays.

« France dégage », « non à l’impérialisme », ou encore « à bas les accords militaires entre le Burkina Faso et la France »…Tels étaient, entre autres, les slogans inscrits sur les pancartes des centaines de personnes qui ont manifesté, hier, à Ouagadougou. Une manière, selon eux, de dire « non » à l’impérialisme, mais également d’apporter leur soutien au nouveau président de la Transition, le jeune capitaine Ibrahim Traoré.

La foule nombreuse s’est dirigée vers le camp militaire de Kamboinsin. Là où étaient stationnés les forces spéciales françaises de l’opération Sabre. Sur place, Ils ont exigé le départ du reste des soldats français et du matériel, au plus tard le 28 mars prochain afin, ont-ils dit, de préserver les rapports fraternels qui ont toujours existé entre les peuples français et burkinabè.

Les manifestants ont dit ne pas comprendre pourquoi des soldats français restaient encore dans le camp, plus de quinze jours après l’expiration du délai légal pour leur départ.

Selon eux, toute présence de soldats français sur le territoire burkinabè est désormais illégale, assimilant cette présence à du mercenariat. Ils ont demandé aux soldats français de ne pas rester au Burkina Faso contre la volonté populaire, au risque de provoquer des conséquences regrettables.

Officiellement, les soldats français des forces spéciales Sabre ont mis fin à leurs opérations au Burkina Faso le 18 février dernier.

Toutefois, l’Etat-major général des armées burkinabè a expliqué, dans un communiqué, que des logisticiens étaient encore sur place pour la démobilisation du matériel et qu’un calendrier sera établi entre les deux parties pour un départ définitif.

Après avoir demandé, le 18 janvier dernier, le départ des forces spéciales françaises Sabre et de l’ambassadeur de France au Burkina Faso, le ministère burkinabè des Affaires Étrangères a adressé à Paris, le 28 février dernier, un courrier dans lequel il «dénonce l’accord d’assistance militaire technique, conclu à Paris le 24 avril 1961, entre la République de Haute-Volta (ancienne appellation du Burkina Faso) et la République française, y compris ses deux annexes ».

Dans sa requête, le Burkina donnait « un délai d’un mois » à partir de la réception de ce courrier pour « le départ définitif de tous les personnels militaires français en service dans les administrations militaires burkinabè ».