La CEDEAO et l’Union Africaine- UA – ont paré au plus pressé : stopper le putsch et éviter un bain de sang.
Situation non réglée
Macky Sall et Yayi Boni ont donc réussi leur mission d’urgence et méritent d’être félicités pour leur engagement panafricaniste. Mais rien n’est réglé de manière définitive au Burkina où le statu quo ante est de retour.
Le Régiment de sécurité présidentielle – RSP – a certes accepté de regagner ses casernes. Il garde cependant les armes, et reste donc toujours une menace non pas potentielle mais réelle. Car l’arsenal dont il dispose et la qualité de ses 1 300 hommes, soit un dixième du total des forces armées régulières et loyalistes, en fait une force redoutable.
C’est pourquoi ceux qui ont critiqué les médiateurs de la CEDEAO et de l’UA ne sont pas réalistes.
Révolution inachevée
Dans l’état actuel des choses – qui reste donc le même qu’auparavant – on ne peut pas dicter au RSP d’obéir à des injonctions. Il a fallu négocier et trouver un compromis. C’est ce qui a été fait comme la logique politique et militaire l’imposait.
Le fond du problème est que le Burkina-Faso a connu une révolution inachevée.
Le seul départ de Compaoré ne suffisait pas. La liquidation du RSP reste un défi à relever pour que la Démocratie authentique puisse s’épanouir au pays des hommes intègres.
Il en est des révolutions comme des fleuves à traverser: on ne peut pas rester au milieu du gué.