L’ancien président burkinabé Blaise Compaoré

Blaise Compaoré, qui a été condamné par contumace à la prison à perpétuité en avril par un tribunal militaire de son pays, « est attendu en fin de semaine, il doit arriver jeudi ou vendredi pour un court séjour » et « être reçu par le chef de l’Etat dans le cadre de la réconciliation nationale », a déclaré une source proche du pouvoir burkinabè, citée par l’AFP. Une information confirmée par l’entourage de l’ancien président.

Un émissaire du chef de la junte militaire, auteur du coup d’Etat du 24 janvier, le lieutenant-colonel Paul-Henri Damiba, « l’a rencontré la semaine dernière à Abidjan à cet effet », selon la source proche du pouvoir, qui a précisé que le président ivoirien Alassane Ouattara, l’avait également reçu.

Pendant son séjour, il résidera dans une villa d’Etat dans laquelle avait été placé en résidence surveillé le président Roch Marc Christian Kaboré, renversé en janvier, selon elle.

« Mais si son retour définitif était acté, il devra par la suite se retirer dans sa résidence de Ziniaré, son village natal », situé au Nord-est de Ouagadougou, a-t-elle ajouté. Sur les réseaux sociaux, des partisans de l’ancien président ont appelé à un rassemblement à l’aéroport de Ouagadougou vendredi matin.

A noter que le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba a reçu fin juin l’ex-président Roch Marc Christian Kaboré qu’il avait renversé, « pour décrisper la situation ».

Il semble qu’il cherche à créer une « union sacrée » autour de lui pour l’aider dans la lutte contre les groupes jihadistes qui ensanglantent le Burkina Faso depuis 2015 et dont les attaques de plus en plus meurtrières se multiplient ces dernières semaines.

Le président Compaoré avait été contraint de partir en exil en Côte d’Ivoire en octobre 2014, au lendemain de violentes émeutes populaires et sous la pression de l’armée et de l’opposition, qui s’opposaient à sa volonté de vouloir rester au pouvoir qu’il détenait depuis 1987.

Le 6 avril, il a été condamné par contumace à la prison à perpétuité à l’issue d’un procès de six mois devant le tribunal militaire de Ouagadougou, pour son rôle dans l’assassinat de son prédécesseur Thomas Sankara, lors d’un coup d’Etat qui l’a porté au pouvoir cette année-là.

Ce procès historique s’était ouvert en octobre 2021, 34 ans après la mort de Sankara, icône panafricaine.