Le président béninois Patrice Talon s’acheminait dimanche vers une réélection attendue, au terme d’une journée de vote marquée par une participation apparemment faible, après l’appel des principaux opposants à boycotter un scrutin qu’ils estiment verrouillé.
Les 15.531 bureaux de vote ont fermé à 16H00 (15H00 GMT) et le dépouillement des bulletins a commencé dans la foulée, sans grand engouement. Les taux de participation ne dépassaient pas les 30%, écrit l’AFP, dans certains bureaux de vote.
Et Patrice Talon, en lice pour un second mandat, menait avec une large avance, face aux anciens députés Alassane Soumanou et Corentin Kohoué, deux candidats de l’opposition quasiment inconnus du grand public.
La participation est « faible par rapport au précédent scrutin », selon les premières données recueillies par la plateforme électorale des organisations de la société civile. Selon cette mission, qui a déployé quelques 1.400 observateurs à travers le pays, « dans tous les départements, des tentatives de pression, d’intimidation, de menaces, de troubles à l’ordre public, de corruption ou de harcèlement des électeurs ont été observés ».
Les principales figures de l’opposition, sont, soit en exil, soit, condamnées par la justice et incarcérées, soit empêchées de se présenter du fait du nouveau Code électoral et d’une réforme institutionnelle.
A Savé, dans le Centre-nord du pays, où les violences préélectorales ont fait deux morts, les bureaux de vote et les urnes sont restés vides toute la journée, et certaines ont été brûlées par des inconnus, selon un journaliste de l’AFP sur place.
Dans la localité voisine de Tchaourou, fief de l’ancien président Thomas Boni Yayi, « aucun poste de vote n’a ouvert », selon la mission d’observation de la société civile.
Les rues de Cotonou sont restées calmes tout au long de la journée, mais beaucoup craignaient de potentielles violences lors des dépouillements ou à l’annonce des résultats, prévus lundi ou mardi. Les principales figures de l’opposition ont appelé à boycotter un scrutin joué d’avance à leurs yeux.