La présidentielle qui se déroule, ce jour, au Bénin, est courue d’avance, Talon, chef d’Etat en place étant en roue libre, sans adversaire crédible.

En effet  seuls deux candidats, inconnus du grand public, à savoir Alassane Soumanou et Corentin Kohoué vont s’opposer à lui.

Le « vérouillage » opéré par Talon a éliminé tous les concurrents de la précédente élection présidentielle : Sebastien Ajavon, arrivé troisième et Lionel Zinsou qui avait disputé le deuxième tour sont écartés.

Le premier étant condamné par contumace pour trafic de drogue, (ce qu’il conteste), vit en exil en France ; le second est déclaré inéligible pour 5 ans, suite à une condamnation pour dépassement de frais de campagne.

Talon a continué à faire le vide autour de lui, en imposant un système de parrainage qui exclut presque toute candidature adverse.

Il est fait obligation à tout candidat à la candidature d’avoir 16 parrainages d’élus ; mais comment faire lorsque 71 mairies sur 77 sont dirigées par des membres du camp du pouvoir ?

Et que la totalité des députés, (83 sur 83), appartient à la mouvance présidentielle ?

Depuis son avènement Talon a méticuleusement tissé une toile digne des plus grands dictateurs pour mettre ses concitoyens au pas, sur le plan politique.

Il en est de même, d’une certaine façon ,sur le plan économique, car Talon surnommé « le roi du coton », est  aussi la première fortune du pays.

Ce n’est donc pas étonnant que des heurts  aient ponctué la fin de la campagne électorale, notamment dans des zones  situées au Nord du pays où l’ex-président Yaya Boni, ennemi juré du nouvel homme fort, a de fervents partisans.

Déjà, en 2019, face au « rouleau compresseur Talon », les opposants empêchés de participer aux législatives, (par un système de parrainage anti-démocratique), s’étaient révoltés. Les violences déclenchées avaient causé de nombreux morts et impactées négativement sur le taux de participation qui n’a été que de 27%.

Du jamais vu au Bénin, dans la période post-coloniale.

A l’évidence Talon file du mauvais coton, tout « roi de la graine fileuse qu’il serait ».

Le scrutin du jour est plié avant même de se tenir et ce sont donc les chiffres de la participation qui vont être scrutés par les observateurs.

Ainsi que l’éventuelle réaction des populations.

Au moment où ces lignes sont écrites, le calme prévaut. Pourvu que ça dure !