Décidément, depuis le 6 avril 2016,Talon s’est illustré, à la tête du Bénin, par des comportements aux antipodes de l’orthodoxie démocratique.
Il s’était engagé à faire un seul mandat, mais, a oublié cette promesse.
Aujourd’hui il est au four et au moulin, pour arracher un deuxième mandat et s’est arrangé pour mettre toutes les chances de son côté.
L’homme qui lui avait permis de s’imposer au deuxième tour, en 2016, Sebastien Ajavon a été obligé de fuir le pays, menacé par la justice.
Il a aussi fait voter une nouvelle constitution, après deux échecs infligés par les parlementaires et la polémique qui fait rage, en ce moment, en est l’ombre portée.
Ayant prêté serment le 6 avril 2016,Talon devrait rendre les clés du palais ou, se faire élire et recevoir l’onction constitutionnelle, si on peut dire, pour entamer un second bail.
Mais l’élection présidentielle est prévue le 11 avril et la prestation de serment, pendant la quatrième semaine du mois de mai.
Il y a ainsi une « prolongation indue » selon les opposants.
Le camp du pouvoir, précise qu’il n’en est rien et tout est reconfiguré, avec la nouvelle constitution.
Soit ! Toutefois, les libertés que Talon n’a cessé de s’autoriser depuis son avènement font grincer des dents et remettent en cause les acquis démocratiques dans un pays naguère cité en exemple.
Talon gouverne de manière autoritaire et n’avance, même pas masqué.
Il harcèle les opposants et fait place nette pour une réélection qui ne fait pas l’ombre d’un doute, faute d’adversaires crédibles .
L’étonnant est que les citoyens de ce pays qu’on appelait naguère « le quartier latin » de l’Afrique » soient aussi passifs, face aux coups de boutoirs portés contre leur système démocratique ?
Talon se croit tout permis et s’il arrive à ses fins le 11 avril, pourrait rejouer le film dans 5 ans .
D’ailleurs, il a pour projet, en 2026, de regrouper toutes les élections générales (présidentielles, législatives et locales)pour harmoniser les choses et rationaliser les dépenses.
L’objectif est louable si, une volonté de caporalisation n’en était pas le motif caché.
Quoiqu’il en soit, la polémique sur la prolongation du mandat -qui devrait s’achever-ce jour (6 avril 2021) couve un malaise politique plus profond.
Le Bénin est à la croisée des chemins et rien ne laisse croire que la lumière de l’espérance serait au bout du tunnel le 11 avril.
C’est plutôt la poursuite du chemin de croix démocratique qui se profile.
Avec un Talon « sûr de lui-même et dominateur ».