A quelques jours des élections présidentielles au Bénin, des incidents ont éclaté dans plusieurs villes du Centre et du Nord du pays : Des manifestants ont brûlé des biens appartenant à des députés affiliés au pouvoir et bloqué des routes.
Le Bénin s’apprête à vivre un scrutin inédit alors qu’aucune figure majeure de l’opposition n’y participera. Le président sortant Patrice Talon, élu en 2016, est accusé d’avoir verrouillé le processus pour s’assurer sa réélection. Patrice Talon, élu en 2016, brigue un second mandat dimanche, face à deux candidats inconnus des électeurs et sans poids politique : Alassane Soumanou, et Corentin Kohoué.
Dans la commune de Savè (Centre-nord), fief de l’ancien président Boni Yayi, où des manifestations avaient fait plusieurs morts après les législatives de 2019 dans des affrontements entre militaires et habitants, des jeunes en colère ont saccagé un poste de péage à l’entrée de la ville, selon l’AFP. Des motos et plusieurs véhicules ont également été brûlés dans le domicile d’un député pro-Talon.
A Tchaourou, ville natale de M. Boni Yayi, de jeunes manifestants ont tenté d’attaquer un véhicule militaire. Plusieurs coordinations communales de campagne ont également annulé leurs meetings politiques dans le Nord du pays et ont appelé les militants à rester chez eux.
Scrutin contesté
Les principales figures de l’opposition vivent en exil ou ont vu leur candidature recalée, en raison de réformes politiques et institutionnelles contestées par une bonne partie de la classe politique.
A l’appel de plusieurs figures de l’opposition en exil dans des vidéos diffusées ce week–end, des groupes allant de plusieurs dizaines à quelques centaines de manifestants se sont rassemblés dès lundi soir dans plusieurs villes, connues pour être plutôt favorables à l’opposition.
A Parakou (Nord), le siège de campagne de Talon a été entièrement vandalisé, de même que les locaux d’une radio privée proche du pouvoir, et ceux d’une télévision en ligne.
Rappelons qu’au moment de son élection, Patrice Talon avait affirmé vouloir effectuer un unique mandat, avant de se rétracter et d’annoncer sa candidature en janvier.