L’épisode de la garde à vue de Sebastien AJAVON pendant huit jours suite à la « découverte » de 18 Kgs de cocaïne dans un des containers de sa société et le procès en flagrant délit qui a abouti à la relaxe « au bénéfice du doute » a consacré le divorce avec le président Patrice TALON.
Ainsi les deux alliés du deuxième tour de l’élection présidentielle s’éloignent l’un de l’autre. AJAVON pointe un doigt accusateur vers le chef de l’Etat en rappelant que le soutien qu’il lui a apporté a été décisif pour sa victoire contre Lionel Zinsou.
AJAVON annonce une rupture claire et nette en déplorant le non respect de l’« accord écrit » pré-électoral entre lui et TALON. Il devait obtenir un tiers des postes gouvernementaux et le nouveau pouvoir a donc trahi ses engagements.
La détérioration des relations entre les deux politiciens hommes d’affaires milliardaires était inéluctable. Leurs intérêts politiques et économiques sont opposés. Et puis la cohabitation de deux « crocodiles » dans le même marigot est toujours problématique.
AJAVON, à terme, est une vraie menace car il est riche et populaire comme TALON. Au premier tour de la présidentielle TALON a certes devancé AJAVON mais l’écart n’était pas très grand.
Pour le moment TALON a le pouvoir pour « un quinquennat unique ». Il sait que son nouvel adversaire est de taille et si jamais il lui succédait son empire économique pourrait être menacé.
Cette situation va plonger le Benin dans une bataille politique qui va malheureusement avoir un impact négatif sur l’action de développement engagée par le régime TALON.
La politique politicienne va reprendre ses droits dans l’un des pays les plus démocratiques et les plus politisés d’Afrique.