Patrice Talon a toutes les raisons de croire à un succès clair et net lors du deuxième tour de la présidentielle avec le soutien des candidats arrivés troisième, quatrième et cinquième, soit respectivement Sébastien Avajon (22,07 % des voix), Abdoulaye Bio Tchané (8,29 %) et Pascal Irénée Koupaki (5,6 %). Il faut ajouter vingt-et-un autres sur les trente-trois qui avaient participé au premier tour du 6 mars dernier.

Défaite annoncée de Zinsou sur fond d’accord de l’opposition

Il devrait être d’autant plus confiant que tous les membres du « front du refus »  dont font partie les trois qui le suivent au classement ont réitéré leur engagement de voter pour lui, condamnant mathématiquement d’avance Lionel Zinsou arrivé premier avec 27,11 % à une défaite au soir du 20 mars.

Les opposants coalisés ont pris le soin de mettre par écrit les accords conclus entre eux et c’est ainsi que Patrice Talon s’est engagé à « ne faire qu’un mandat de cinq ans », à « préserver l’intérêt général et ne pas se venger ».

Cela devrait rassurer le président Yayi Boni qui a beaucoup à craindre de la conquête du pouvoir par Talon, un homme qu’il a fait harceler et pousser à l’exil.

Vers un apaisement de la vie politique béninoise ?

Patrice Talon a intérêt à jeter la rancune à la rivière. On ne répond pas au défi du développement et à l’attente des populations par la vendetta. Sa victoire éventuelle vaudrait tous les sacrifices et les frustrations subies. Dans le royaume de France naguère on faisait remarquer à juste raison que « le roi de France ignore les querelles du duc d’Orleans ». Une maxime sage à méditer.

Il faut enfin noter l’échec politique d’ores et déjà du premier ministre Lionel Zinsou qui reste isolé, victime du rejet dont fait l’objet son mentor Yayi Boni après deux mandats consécutifs.
A moins d’un retournement de situation qui releverait du miracle, ses chances de succéder à son mentor sont très minces.

 

 

Crédit image : par Abdias ATCHADE — Travail personnel, CC BY-SA 4.0, via Wikimedia Comons