Le président français Emmanuel Macron rencontre ce samedi des athlètes et des artistes à Oran, la deuxième ville d’Algérie, avant de conclure sa visite par un « nouveau pacte » visant à apaiser les liens avec l’ancienne colonie française.

La visite de trois jours visait à tourner la page de mois de tensions avec ce pays d’Afrique du Nord, qui a marqué plus tôt cette année six décennies d’indépendance après 132 ans de domination française.

Cela survient également alors que les puissances européennes se bousculent pour remplacer les importations d’énergie russes – y compris avec des approvisionnements en provenance d’Algérie le premier exportateur de gaz d’Afrique, qui à son tour cherche à jouer un rôle régional plus important.

Macron doit visiter une chapelle au sommet d’une colline et un magasin de disques emblématique à Oran, la maison spirituelle de la musique Rai, avant de rencontrer des jeunes et des athlètes et d’assister à un spectacle de break dance.

Lui et son homologue algérien Abdelmadjid Tebboune devraient par la suite signer « une déclaration commune pour un partenariat renouvelé, concret et ambitieux », selon la Présidence française.

Vendredi soir, Macron a dîné avec l’écrivain algérien Kamel Daoud et d’autres personnalités d’Oran.

Il a également annoncé que 8 000 étudiants algériens supplémentaires seraient admis à étudier en France cette année, rejoignant les 30 000 déjà présents dans le pays.

Macron avait proclamé jeudi une « nouvelle page » dans les relations, après avoir rencontré Tebboune et annoncé la création d’une commission mixte d’historiens pour examiner la période coloniale et la guerre dévastatrice de huit ans qui y a mis fin.

 

Mais en France, les politiciens de gauche et de droite ont été irrités par cette suggestion.

Le chef du parti socialiste, Olivier Faure, a noté qu’en 2017, Macron avait qualifié le colonialisme français de « crime contre l’humanité », puis avait ensuite remis en question l’existence de l’Algérie en tant que nation avant la période coloniale.

« La légèreté avec laquelle il traite le sujet est une insulte aux mémoires blessées », a tweeté Faure.

Le leader d’extrême droite Thomas Ménage a tweeté que l’Algérie devrait cesser « d’utiliser son passé pour éviter d’établir de véritables relations diplomatiques amicales ».

La visite de Macron n’a pas non plus été universellement saluée par les Algériens.

« L’histoire ne s’écrit pas avec des mensonges… comme celle de l’Algérie qui a été créée par la France », lit-on dans un éditorial du journal francophone Le Soir.

« Nous nous attendions à ce que Macron efface ce mensonge grossier lors de cette visite », a-t-il déclaré, lui reprochant un « manque de courage (…) pour reconnaître ses propres fautes et celles de son pays ».