Le président algérien Abdelmadjid Tebboune a fustigé samedi le revirement de l’Espagne en faveur de la position marocaine sur la question du Sahara.
Face à l’évolution rapide de la situation sur le terrain concernant la résolution du conflit du Sahara, Alger semble acculé à accepter la nouvelle réalité. Et ce, notamment avec la reconnaissance des USA de la souveraineté du Maroc sur le Sahara et la récente déclaration de l’Espagne qui considère le plan d’autonomie, proposé par le Maroc, comme une solution sérieuse. Madrid qui s’aligne ainsi sur la position observée jusqu’à maintenant par la majeure partie des pays européens (France, Allemagne…).
Le conflit au Sahara oppose depuis des décennies le Maroc aux séparatistes du Front Polisario, soutenus par Alger.
Pour le moment, Alger semble vouloir préparer son opinion publique à l’échec de sa politique. Samedi, le président algérien, Abdelmadjid Tebboune, s’est attaqué à Madrid et qualifié le « revirement » de l’Espagne en faveur de la position marocaine sur le Sahara occidental d’« inacceptable moralement et historiquement ».
Dans une interview à des médias algériens, Abdelmadjid Tebboune a dénoncé l’annonce le 18 mars par le gouvernement espagnol de son soutien à un plan d’autonomie marocain. Pedro Sanchez a qualifié le plan marocain de « base la plus sérieuse, réaliste et crédible pour la résolution de ce différend ».
Dénonçant un « revirement » de l’Espagne, Alger a rappelé le 19 mars son ambassadeur en Espagne et a réclamé des « clarifications » avant tout éventuel retour de son représentant à Madrid.
Début avril, le groupe pétro-gazier public algérien Sonatrach avait évoqué une hausse des prix du gaz livré à l’Espagne, en raison de la flambée enregistrée sur les marchés sous l’effet de l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Le PDG de Sonatrach Toufik Hakkar avait alors indiqué à l’agence officielle APS qu’il n’était « pas exclu de procéder à un ‘recalcul’ des prix avec notre client espagnol ».