Quand il pleut à Rabat, les dirigeants algériens sortent leurs parapluies. Cette métaphore n’a jamais été aussi vraie que depuis le retour du Royaume à l’Union Africaine. Un retour auquel s’opposait Alger depuis le début. Tentant par tous les moyens d’empêcher cette entreprise, l’Algérie avait essuyé un revers à Addis-Abeba. Aujourd’hui, elle tente de s’ingérer dans les relations qu’entretient Rabat avec l’Union Européenne.
En effet, la diplomatie d’Abdelaziz Bouteflika a encore perdu ses nerfs après le retour à la normale des relations entre le Maroc et l’UE, perturbées par un arrêté de la Cour de Justice de l’UE concernant l’accord agricole liant les deux parties. Le ministre marocain de l’agriculture et de la pêche maritime, Aziz Akhnouch, avait publié un communiqué en début de semaine dernière pour rappeler aux instances européennes leurs engagements envers le Royaume.
Cette situation de flou s’est vite dissipée après une rencontre, mardi, entre le ministre marocain délégué aux affaires étrangères et à la coopération, Nasser Bourita et la Haute représentante de l’UE, Federica Mogherini. Un communiqué conjoint, publié à l’issue de cette rencontre, insistait sur « l’importance de maintenir les relations commerciales stables ».
Une phrase qui ne semble pas plaire à la diplomatie algérienne. Des responsables n’ont donc pas hésité à se lâcher devant les journalistes. C’est le cas de ce diplomate qui a adressé « une mise en garde » à l’UE afin de l’appeler à adhérer à la lecture algérienne de l’arrêté de la cour de justice sur le « Sahara occidental ». Pour le responsable algérien, si l’Europe n’est pas de l’avis d’Alger, elle risque de perdre «sa crédibilité ; et encore davantage : son âme ».