Faire des affaires avec une entreprise marocaine est désormais interdit pour les algériens. Il peut même être considéré comme une « trahison ». En effet, des entreprises algériennes ont reçu ordre du président Abdelmadjid Tebboune de rompre leurs contrats avec des sociétés étrangères, notamment marocaines, susceptibles de « porter atteinte » au pays et « à sa sécurité ».
Le président de la République a adressé une sévère mise en garde au Premier ministre, aux membres du gouvernement et aux directeurs des entreprises du secteur public marchand dans ce sens. « Il a été révélé de graves atteintes à la sécurité nationale du fait d’entreprises publiques et privées qui ont noué des relations contractuelles avec des entités étrangères sans considérations des intérêts économiques et stratégiques du pays », lit-on sur le document signé par le président algérien.
Le chef de l’Etat n’a pas hésité à citer les noms des entreprises concernées dont Djezzy, un opérateur de téléphonie mobile détenu à 51% par l’Etat algérien. C’est aussi le cas de deux sociétés publiques d’assurance –la Société nationale d’assurance SAA et la Compagnie algérienne d’assurance et de réassurance CAAR–, accusées d’avoir “signé des contrats avec des entreprises d’origine marocaine”.
Ces contrats, selon la même source, mettent « à la disposition d’entités étrangères » des « données » et « informations sensibles », est-il indiqué. Il est ainsi accordé un délai de 10 jours à ces entreprises pour se conformer à l’instruction du président Tebboune, faute de quoi des poursuites seront engagées contre les responsables pour « concussion et complicité ».