Entre l’Algérie et le Maroc le courant ne passe pas et ce n’est pas nouveau. Alger qui a soutenu l’Espagne dans sa récente crise politique avec le Royaume vient de mettre de l’huile sur le feu avec un nouveau dérapage médiatique de son président. Dans un entretien accordé au magazine français « Le Point », Abdelmajid Tebboune n’a pas hésité à tirer à boulets rouges sur le Maroc. Un comportement habituel certes, mais qui a été marqué cette fois par des attaques directes contre le Roi Mohammed VI du Maroc. Détails .
Quand on pose une question sur un conflit entre deux parties à une troisième partie qui prétend, chaque jour que Dieu fait, qu’elle n’est pas concernée directement par ce conflit, on s’attend à une réponse objective. Sauf si cette troisième partie a créé, armé, financé et continue de soutenir l’une des parties ! C’est justement le cas de l’Algérie dont les réponses du président trahissent une implication directe dans le conflit régional autour du Sahara marocain.
Interrogé sur le fait de savoir «si le retour aux armes du Polisario pouvait entraîner un conflit régional », Abdelmajid Tebboune a affirmé que «le Maroc a toujours été l’agresseur. Nous n’agresserons jamais notre voisin. Nous riposterons si nous sommes attaqués. Mais je doute que le Maroc s’y essaie, les rapports de force étant ce qu’ils sont». Une réponse qui confirme clairement ce que le Maroc n’a cessé de répéter devant la Communauté internationale : « L’Algérie est une partie prenante de ce conflit artificiel ».
Versant dans une vulgarité sans précédent, Tebboune s’est attaqué directement au Roi Mohammed VI. Répondant à une question sur la reconnaissance par les Etats-Unis de la souveraineté du Maroc sur son Sahara, il dit : «Comment peut-on penser offrir à un monarque un territoire entier, avec toute sa population? Où est le respect des peuples? Cette reconnaissance ne veut rien dire. Toutes les résolutions du Conseil de sécurité concernant le Sahara occidental sont présentées par les États-Unis. On ne peut pas revenir, verbalement, sur tout ce qui a été fait par Washington pour faire plaisir à un roi».
Même son prédécesseur, Bouteflika, connu pour sa “marocophobie”, n’osait pas de tels propos à l’encontre d’un autre chef d’Etat. Mais sous le mandat de Tebboune, tout semble permis.
Un mensonge, plus c’est gros, mieux ça passe…pas !
Depuis le déclenchement de la pandémie de la Covid19 dans le monde, l’Algérie est resté, avec la Corée du Nord, le seul pays à ne pas dévoiler le nombre de tests Covid effectués en faveur de la population. Devant cette opacité des données, le pouvoir en place a continué à annoncer des chiffres très approximatifs sur la propagation de la pandémie dont le président lui-même en a été la victime.
Se vantant quelques jours auparavant d’avoir le meilleur système de santé au monde et d’effectuer des tests Coronavirus même pour les personnes décédées, le président Tebboune a été la victime de ses propres mensonges. Touché par la Covid19, il a été transporté d’urgence en Allemagne pour se faire soigner, il avait, lui-même, démoli la légende du « meilleur système de santé africain ».
Toutefois, l’homme ne baisse pas les bras. Dans son entretien avec le magazine « Le Point », il assure la disponibilité du vaccin anticovid pour tous les algériens désirant se faire vacciner. Le pays qui n’a pu se procurer que 500 000 doses de vaccins, sous forme d’un don, refuse toujours d’annoncer l’état d’avancement de sa campagne de vaccination. Le Président a même affirmé dans son entretien que ce sont les Algériens qui ne veulent pas venir se faire vacciner !
L’illégitimité du pouvoir pointée du doigt !
Devant un mouvement populaire (Hirak) qui dure depuis plus de deux ans, le pouvoir en place s’accroche. Selon l’ancien doyen de la faculté de droit d’Alger, Madjid Benchikh, l’illégitimité de ce pouvoir, installé par le Commandement militaire depuis 1962, n’a pas cessé de se détériorer.
« La gestion des ressources du pays par des institutions sans représentativité a favorisé la prédation et la corruption au profit de petits groupes constitués autour des dirigeants alors que de larges couches populaires sont en difficultés et de plus en plus marginalisées », a dénoncé le chercheur qui a affirmé que les élections n’ont jamais servi à poser et encore moins à contribuer à régler les problèmes des populations dans ce pays.
Dans une tribune publiée par « Le Matin d’Algérie », le chercheur souligne que dans ce système, intronisé en 1962 et consolidé depuis, le pouvoir est détenu et contrôlé par un Commandement militaire qui, « depuis 1963, a choisi, tous les chefs de l’Etat sans aucune exception et les a fait élire au premier tour de l’élection présidentielle ».
Il a ajouté que ce système affiche un multipartisme contrôlé qui peut faire illusion et peut même permettre l’existence de quelques partis et associations dotés d’une relative autonomie qui, au milieu de nombreuses difficultés, dans des périmètres limités et définis, peuvent énoncer des critiques contre les gouvernants.
« Mais en réalité, la plupart des partis, de nombreuses associations et des syndicats sont créés et fonctionnent sous la surveillance étroite d’un organisme politico-militaire qui dépend du Commandement militaire », détaille le chercheur.
Appelé d’abord « Sécurité militaire », cet organisme, connu sous des noms divers des développements considérables et doté officiellement de prérogatives diverses en matière de police et de sécurité intérieure et extérieure, joue aussi le rôle d’une institution de contrôle de la vie politique, économique et sociale du pays, fait-il savoir.