« Il est impossible de parler du grand Maghreb tant que les frontières qui séparent les deux états frères (l’Algérie et le Maroc) demeurent fermées ». C’est ainsi que s’est exprimé, en fin de semaine dernière, l’ancien envoyé spécial de l’ONU en Afghanistan et en Irak, Lakhdar Brahimi.
Animant une conférence sur « les relations internationales, réalités et horizons », l’ancien ministre des affaires étrangères algérien a souligné que l’heure était venue pour que les deux pays « laissent de côté le problème du Sahara occidental afin de construire une économie commune basée sur les échanges ».
Appuyant sa position par des exemples concrets, l’ancien chef de la diplomatie algérienne a appelé les deux pays à suivre le modèle de l’Inde et de la Chine, deux états dont les frontières sont restées fermées pendant plus de 40 ans et qui ont su dépasser leurs différends.
Dans ce sens, Brahimi a affirmé que la réouverture de ces frontières s’est soldée par l’augmentation en flèche du volume des échanges commerciaux qui s’élevait en 2005 à 18,7 milliards de dollars et par la signature en 2015 à Shanghai de 21 accords commerciaux et de coopération, représentant un montant total de 22 milliards de dollars, toujours selon le diplomate.
Du côté marocain, les appels à la réouverture des frontières se multiplient depuis des années. Le dernier émane des participants au Forum MEDays, organisé dans la ville de Tanger au nord du Royaume du 7 au 10 décembre.
Clôturé samedi dernier, le forum a insisté dans sa déclaration finale sur l’importance de la réouverture des frontières. Dans ce sens, les participants ont souligné « la nécessaire relance de l’Union du Maghreb Arabe (UMA), en vue de la réalisation d’un nouvel ordre Maghrébin et appellent, une fois de plus, l’Algérie à reprendre sans délais les consultations sectorielles et les échanges ministériels avec le Royaume du Maroc, en vue de la réouverture des frontières terrestres » lit-on sur la déclaration.