En limogeant d’un seul coup 15 membres de son gouvernement, le président Jacob Zuma a réaffirmé son autorité en tant que chef de l’Etat. Il a aussi mis à l’écart le ministre des finances Pravin Gordhan qui osait le critiquer assez souvent pour certains de ses projets qu’il jugeait trop couteux.

Le ministre Blade Nzimande, leader du parti communiste allié historique de l’ANC a subi le même sort parce qu’il se permettait aussi de tenir des propos discordants.

Le remaniement ministériel annoncé hier soir est donc un électrochoc voulu par Zuma pour rappeler à tous que c’est lui le patron.

Les menaces de destitution qui pesaient contre lui sont de l’histoire ancienne et il va donc continuer son mandat jusqu’au bout en tenant fermement la barre. Même si les luttes de pouvoir au sein de l’ANC sont plus féroces que jamais pour sa succession.

Si Zuma a osé un tel « nettoyage » c’est qu’il se sent assez fort en tant que leader de l’ANC pour imposer ses choix.

Toutefois d’ici le mois de décembre la bataille du leadership va être tellement âpre qu’il n’est pas sûr qu’il puisse encore contrôler la majorité des troupes. Il ne sera plus l’homme de l ‘avenir même si son influence va demeurer. Notamment dans le Kwazulu, son fief politique où il est incontournable.

C’est du reste cette implantation politique solide qui lui a permis de se maintenir dans l’ANC et au pouvoir en triomphant de tous ses adversaires jusqu’ici.

Zuma l’homme fort a encore la poigne pour décider comme il l’entend. Maintenant il faut attendre pour voir comment l’immense majorité des sud-africains qui soutient l’ANC et le pouvoir va réagir.

Assumer l’autorité est un acte de courage très apprécié d’un peuple qui n’en a jamais manqué dans sa longue lutte contre les tenants de l’idéologie raciste d’Apartheid.