Le systèmes éducatif sud-africain est l’un des moins performants au monde, affecté par l’incompétence des enseignants et la corruption de l’administration, révèle un rapport du Centre pour le développement et l’entreprise (CDE), publié mardi.

«La vérité est que nous sommes confrontés à une crise silencieuse dans nos écoles», a déclaré la directrice exécutive du CDE, Ann Bernstein, notant que même si la pauvreté des élèves et de leurs familles et les déficits infrastructurels persistants jouent un rôle dans cette situation, l’incompétence des enseignants et la corruption sont les facteurs qui affectent le plus le système éducatif du pays.

Déplorant que la performance de l’Afrique du Sud par rapport aux autres pays africains et dans le monde est «choquante», Mme Bernstein a expliqué que lorsque les élèves sud-africains passent des tests internationaux, ils sont systématiquement classés dans les derniers rangs.

Selon le rapport du CDE, quatre enseignants sur cinq dans les écoles publiques ne possèdent pas les connaissances et les compétences pédagogiques nécessaires pour enseigner leurs matières.

En mathématiques, le niveau de compétence des enseignants sud-africains s’élève à 41 %, soit loin derrière celui de leurs pairs du Kenya (95 %) et du Zimbabwe (87 %), précise le document.

Il révèle également que 79 % des enseignants de mathématiques de 6ème année du pays ont obtenu des résultats inférieurs à 60 % à un test de mathématiques de cette même classe.

«Le problème est aggravé par le fait que l’Afrique du Sud a le taux d’absentéisme des enseignants le plus élevé de tous les pays de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC)», poursuit la même source.

En outre, le rapport fait savoir que l’Afrique du Sud fait pire que le Kenya ou la Tanzanie, dont le PIB par habitant est beaucoup plus inférieur.

Il note ainsi que les dépenses de l’Afrique du Sud sur l’éducation soient équivalentes à celles de certains pays scandinaves très performants, mais les résultats d’apprentissage sont pires que ceux de l’Eswatini voisin.

«Pour justifier de telles dépenses dans le contexte de pressions budgétaires croissantes en 2023, nous devrions nous attendre à des niveaux d’apprentissage compétitifs à l’échelle mondiale, à une réduction des inégalités d’apprentissage, à de nouvelles opportunités pour les enfants issus de ménages pauvres et à une main-d’œuvre nombreuse et bien formée», conclut le document.