L’ex-leader syndical devenu milliardaire, Cyril Ramaphosa a battu l’ex-présidente de la commission de l’union africaine Dlamini Zuma pour accéder à la tête de l’ANC(african national congress) qui dirige l’Afrique du Sud depuis 1994. Il va ainsi remplacer Jacob Zuma qui reste cependant président de la république jusqu’aux élections de 2019.
Ramaphosa s’est imposé de justesse devant sa rivale qui était soutenue par Zuma. La campagne électorale a été l’occasion d’un affrontement violent entre le chef de l’Etat(Zuma) et le vice-président, Ramaphosa. La question est de savoir maintenant si les deux hommes vont faire la paix et garantir à l’ANC le maintien au pouvoir. C’est ce qui est dans l’intérêt de chacun et, surtout de la majorité noire.
Mais l’inimitié entre Zuma et Ramaphosa est telle que rien ne peut être exclu. Il appartient au vainqueur de donner des gages aux vaincus pour les calmer car si Zuma se sent menacé par des poursuites judiciaires ; il pourrait jouer le chaos. Et il a encore de nombreux partisans au sein de l’ANC. Il est toujours le président de la république.
En vérité le parti de Mandela est divisé et affaibli. La gestion du pouvoir a aiguisé les appétits. La minorité blanche a aussi tiré les ficelles pour diviser l’immense majorité noire. Les jeunes noirs qui n’ont pas vécu l’époque de l’Apartheid veulent une éducation de qualité et des emplois rémunérateurs.
Il se trouve que l’économie sud-africaine n’est pas aussi performante pour de multiples raisons de gestion mais aussi de corruption qui ne touchent pas seulement les membres du pouvoir. Beaucoup de blancs ont quitté le pays pour aller vivre et investir ailleurs. Ceux qui sont restés continuent d’avoir une mainmise inacceptable sur l’économie nationale.
Ramaphosa va devoir trouver les mots justes pour rassembler la majorité noire et rassurer la minorité blanche. Il doit donc éviter toute chasse aux sorcières.
Certains pays occidentaux sont très hostiles à Jacob Zuma et, paradoxalement pourraient nuire à Ramaphosa en affichant trop leur soutien à son égard. En effet ses adversaires nombreux l’attaqueraient sur ce plan en mettant en exergue sa réussite financière qui ne serait pas possible sans la complaisance des blancs sud-africains.
L’Afrique du Sud est à la croisée des chemins. Ramaphosa doit montrer dès maintenant ses qualités de leader pour rassembler l’ANC et se préparer à gérer le pays en 2019. Si tout se passe comme prévu.