L’économie sud-africaine perd chaque année plus de 155 milliards de rands (plus de 8 milliards de dollars) à cause de la prolifération des réseaux criminels organisés, a averti vendredi le principal parti d’opposition, l’Alliance démocratique (DA).

«Les gangs criminels organisés constituent une menace directe pour l’intérêt national et, si rien n’est fait, ils continueront de compromettre l’économie du pays à travers la perte d’emplois et la baisse des investissements», a déclaré le député DA chargé du portefeuille des Finances, Dion George.

Réagissant au dernier rapport de l’Indice mondial du crime organisé 2023, qui a classé l’Afrique du Sud septième au monde et troisième en Afrique en matière de criminalité, il a signalé que ces réseaux criminels ciblent notamment la compagnie publique d’électricité “Eskom”, le secteur minier, la faune et d’autres secteurs vitaux pour le pays.

Il a précisé que les pertes évoquées ne tiennent pas en compte des répercussions substantielles sur l’économie estimées à 187 milliards de rands annuellement, dues au vol persistant de câbles et au vandalisme des infrastructures affectant des compagnies comme Telkom (télécommunication), Eskom (électricité) et Transnet (logistique).

A cet égard, M. George a exhorté le gouvernement à prendre des actions immédiates pour freiner la vague montante du crime organisé, soulignant la nécessité pour la Direction des enquêtes criminelles prioritaires (Hawks) d’utiliser son autorité pour considérer le crime organisé comme une priorité nationale.

Selon l’Indice mondial du crime organisé 2023, les réseaux criminels sud-africains, souvent alimentés par des relations corrompues, ont profondément ancré l’économie criminelle dans le pays, conduisant à une «crise de confiance à l’égard du gouvernement et des forces de l’ordre».

Il signale de même que l’Afrique du Sud est un foyer de diverses activités criminelles organisées, notamment le trafic de drogue, les opérations de transport de fonds, les syndicats de braconnage et les vols, entre autres.

Soulignant que les acteurs criminels étrangers sont fortement présents sur les marchés criminels sud-africains, en particulier dans les grandes villes, le rapport déplore que le pays est devenu un refuge pour les mafias et les patrons criminels qui souhaitent blanchir de l’argent et créer des sociétés écrans.