Le procès pour corruption de l’ex-président Jacob Zuma et du géant français de l’électronique Thales, dans une affaire vieille de plus de 20 ans, aura finalement lieu en mai, a décidé mardi un tribunal sud-africain.
Zuma, 78 ans, au pouvoir entre 2009 et 2018, quand il a été contraint à la démission après une série de scandales, est accusé de seize chefs de fraude, corruption, extorsion, dans le cadre d’un énorme contrat de matériel militaire remontant à 1999, alors qu’il était vice-président.
Il est accusé d’avoir empoché quatre millions de rands (environ 224.000 euros) de Thalès qui était l’une des entreprises attributaires du juteux contrat d’une valeur globale d’environ 2,8 milliards d’euros.
Depuis sa mise en cause, l’ex-président a multiplié les recours pour faire annuler ces poursuites. Thales, accusé de corruption, extorsion et blanchiment d’argent dans cette affaire, a de son côté contesté fin 2020 l’accusation d’extorsion.
Après plusieurs reports, le tribunal de Pietermaritzburg a finalement annoncé que l’affaire serait entendue du 17 mai au 20 juin. Absent le jour de cette annonce, Jacob Zuma doit aussi être entendu par une commission chargée d’enquêter sur la corruption d’Etat généralisée pendant ses neuf années à la tête du pays.
L’ancien chef d’Etat a jusqu’ici réussi à éviter de rendre des comptes. Mais lundi la commission a réclamé la prison contre l’ancien président pour avoir « intentionnellement et illégalement » refuser de témoigner.
Englué dans les scandales, Zuma avait été poussé à la démission et remplacé en 2019 par Cyril Ramaphosa, qui a promis d’éradiquer la corruption.