Le 15 ème sommet des BRICS,qui se tient en Afrique du Sud ,vient de décider l’admission de 6 nouveaux Etats membres (EAU,IRAN,EGYPTE,ETHIOPIE,ARGENTINE,ARABIE SAOUDITE).

C’est un tournant ,après 12 ans d’existence, qui consacre une ouverture bienvenue ,dans un monde multipolaire.

Mais encore, loin de faire basculer l’hégémonie occidentale.

 

A partir de l’année prochaine (2024),les BRICS pèseront pour 30 % de l’économie mondiale et compteront 45 % de la population du Globe.

Sur le plan de la croissance économique, ce BRICS élargi, sera en pole position, avec 2/3 de la croissance économique mondiale.

Sans oublier les immenses ressources naturelles et humaines ,mais aussi technologiques , dont ce « BRICS » nouveau va disposer

et qui ,avec sa puissance économique va imposer un défi politique majeur pour le modèle occidental.

Cette fin du premier quart du 21 ème siècle, ouvre ainsi des perspectives planétaires qui vont changer l’ordre international, à plus ou moins long terme.

La démocratie occidentale comme modèle « indépassable » ,n’est plus un horizon incontournable.

La Russie et la Chine ,pour ne citer que ces deux membres fondateurs des BRICS, n’ont aucune envie de l’adopter.

Au grand dam de leurs populations privées de liberté tout court ,notamment politique pour la Chine et de bien-être social ,en plus pour la Russie de Poutine : « une puissance pauvre ».

Cependant ,un Etat comme les E.A.U offre un modèle spécifique ,à la fois séduisant, efficace et respectueux des libertés et droits humains.

La diversité culturelle et religieuse y est magnifiée et les expatriés qui y vivent, travaillent librement en sécurité ,tout en pratiquant leur foi.

Ce modèle émirati est assurément spécifique et digne d’éloge.

L’intégration dans les BRICS signe une volonté d’ouverture et de coopération pour participer au renforcement de relations internationales fécondes, égalitaires et bénéfiques à tous les peuples.

L’Egypte et l’Ethiopie vont représenter ,avec l’Afrique du Sud ,membre fondateur, un continent africain dynamique qui va marquer ,de manière spectaculaire ,le 21 ème siècle.

Par sa démographie ,la transformation industrielle de ses ressources naturelles ,la formation de ses jeunes aux métiers du numérique, entre autres, et ses diasporas qui regorgent de cadres de très haut niveau.

Que les occidentaux le reconnaissent ou pas ,ils auront de plus en plus, besoin d’immigrés, car leurs populations sont vieillissantes.

Tout en faisant les efforts nécessaires pour garder ses ressources humaines, l’Afrique a intérêt à impulser une politique concertée d’émigration bénéfique au continent.

Nul ne peut empêcher l’émigration des êtres humains et c’est dans l’intérêt bien compris de tous les Etats.

Le populisme malsain qui cible les immigrés « coupables de tous les pêchés » est gros de tous les dangers politiques, y compris l’avènement de régimes d’extrême droite qui sont synonymes de régression politique et économique ,notamment en Europe.

L’avènement des BRICS et le choix de son élargissement,comme naguère celui de l’OPEP, dans les années 70,va changer la donne au niveau de l’économie mondiale et de la géopolitique.

Des dizaines d’Etats (42), étaient candidats à l’adhésion aux BRICS ; 6 ont obtenu leur sésame et, tout laisse croire que ce n’est qu’un début.

Toutefois , les BRICS ne peuvent être la panacée pour résoudre tous les défis que doivent relever les pays du Sud pour trouver leur juste place dans le concert des nations.

C’est un atout supplémentaire,avec les organisations régionales et les autres structures multilatérales.

Dans un monde multipolaire, l’efficacité de l’action géopolitique est fille de larges concertations et de compromis dynamiques qui privilégient l’intérêt supérieur des peuples.

Des forces considérables ,y compris dans les pays occidentaux peuvent être mobilisées.

Dans une démarche lucide et respectueuse de la liberté ,des droits humains et de tous les choix politiques qui assurent paix et sécurité entre les populations.

Soit dit, en passant, que l’Occident demeure la première puissance économique du monde, avec 60% des échanges qui se font en dollars, sans oublier l’hégémonie américaine dans les nouvelles technologies numériques.

Cette hégémonie n’est plus hors de portée ,si l’on peut dire,même si le chemin est encore long pour rattraper le « Géant de l’Ouest ».

Il ne faut donc pas se payer de mot et se mettre au travail pour émanciper les pays du Sud, sur tous les plans.

Les BRICS montrent le chemin et, il est heureux que l’Afrique y ait toute sa place.