Le mouvement palestinien du Hamas, au pouvoir dans la bande de Gaza depuis 2007, a lancé une attaque éclair, le 7 octobre à l’aube, visant plusieurs positions israéliennes. Baptisée « déluge d’Al-Aqsa », l’opération menée par les Brigades Al-Qassam, la branche militaire du Hamas a fait des centaines de victimes des deux cotés et a remis, de nouveau, la question palestinienne au-devant de la scène internationale. En réponse à cette attaque inédite, détruisant à jamais le mythe de l’armée israélienne imbattable, Tsahal continue de pilonner l’enclave palestinienne depuis samedi dernier, faisant des milliers de victimes civiles et détruisant des quartiers dans leur totalité.

Soutien occidental inconditionnel à l’horreur

En occident, si le soutien inconditionnel dont bénéficie Israël ne choque plus personne, l’appui des grandes puissances à une attaque massive de l’armée israélienne contre les civils à Gaza remet sur la table une hypocrisie à peine masquée. Soutien médiatique, appui militaire et tout un porte-avion qui fait le déplacement en méditerranée, dans une démonstration de force ciblant quelque 3 millions de personnes entassées dans cette grande prison à ciel ouvert qu’est la bande de Gaza…Un signe qui ne trompe pas.

Le monde semble oublier qu’Israël -dernier pays  à pratiquer encore la colonisation et dont les colons, armés jusqu’aux dents, continuent de spolier les terrains des palestiniens au vu et au su de tous- est un Etat qui n’a jamais respecté le droit international dans la guerre comme dans la paix. Appliquant un siège sur la bande de Gaza depuis lundi dernier, Israël a coupé toute forme d’approvisionnement en eau, électricité et biens de première nécessité à la population. Une action condamnée par le Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l’homme mais qui ne gène aucunement l’opinion publique internationale.

Interrogé sur la situation actuelle et les bombardements contre les civils gazzaouis, le journaliste et chroniqueur de la chaine française, Pascal Praud, a affirmé, en direct, qu’il ne condamnait pas ces attaques. Le célèbre chroniqueur a justifié sa position par un : Qui a commencé le premier !

Il n’est pas le seul à se délecter de l’assassinat de civils quand ils sont du camp palestinien. Recevant Enrico Macias, ce même journaliste a donné la parole au chanteur français pour appeler à « dégommer physiquement » les membres du parti politique français « LFI », pour avoir refusé de qualifier le Hamas de mouvement terroriste.

Rares sont les personnalités politiques à prendre position contre ce qui se passe à Gaza, en plus de la gauche française qui s’oppose à l’occupation, l’ancien ministre des Affaires étrangères de Jacques Chirac, Dominique de Villepin, a tenu à rappeler «ce que nous avons tous dit de cette prison à ciel ouvert» qu’est la bande Gaza : «On se dit que quelque chose a été raté, par nous tous, par l’ensemble de la communauté internationale, avec l’amnésie qui a été la nôtre, l’oubli qui a considéré à imaginer que cette question palestinienne allait pouvoir s’effacer devant un accord économique, stratégique et diplomatique, comme substitut à cette tragédie.

 

Gaza, plus grande prison du monde

Quarante-et-un kilomètres de long sur environ dix kilomètres de large, la bande de Gaza est une terre de 365 km² sur laquelle quelque 2,3 millions de Gazaouis vivent enfermés entre la Méditerranée, l’Égypte et Israël. Il s’agit de l’un des territoires les plus dense au monde. L’arrivée du Hamas au pouvoir en 2007 a poussé Israël a accentuer son blocus contre cette zone. Pour Gideon Levy, l’un des rares Israéliens capables encore de dire la vérité sur l’occupation militaire de son pays, « la population de Gaza est majoritairement composée de réfugiés créés par Israël ; Gaza, qui n’a pas connu un seul jour de liberté ».

Le journaliste israélien au quotidien Haaretz a appelé le gouvernement de son pays à tirer des leçons de cette situation. « Nous construisons une immense barrière autour de la bande de Gaza, sa structure souterraine a coûté trois milliards de shekels et nous sommes en sécurité. Nous comptons sur les génies de l’unité 8200 et des agents du Shin Bet qui savent tout et nous préviendront au bon moment. Nous déplaçons la moitié de l’armée de l’enclave de Gaza vers l’enclave de Huwara juste pour sécuriser les célébrations du trône par les colons, et tout ira bien, que ce soit à Huwara ou à Erez. Il s’avère ensuite qu’un bulldozer primitif et ancien peut franchir même les obstacles les plus complexes et les plus coûteux au monde avec une relative facilité, lorsqu’il existe une forte incitation à le faire. Regardez, cet obstacle arrogant peut être franchi par des vélos et des motos, malgré tous les milliards dépensés pour cela, et malgré tous les experts et entrepreneurs célèbres qui ont gagné beaucoup d’argent », a-t-il écrit.

Nous pensions pouvoir poursuivre le contrôle dictatorial de Gaza, en jetant ici et là des miettes de faveur sous la forme de quelques milliers de permis de travail en Israël – c’est une goutte d’eau dans l’océan, qui est aussi toujours conditionné à un bon comportement – et en revenant, gardez-le comme leur prison, affirme le journaliste.

Pour conclure, le journaliste israélien n’hésite pas à critiquer l’action menée par l’armée de son pays contre Gaza. « Hier, ils parlaient déjà de détruire des quartiers entiers de Gaza, d’occuper la bande de Gaza et de punir Gaza,  « comme elle n’a jamais été punie auparavant ». Mais Israël punit Gaza depuis 1948, sans s’arrêter un seul instant. 75 ans d’abus, et le pire l’attend désormais. Les menaces d’« aplatir Gaza » ne prouvent qu’une chose : que nous n’avons rien appris. L’arrogance est là pour rester, même si Israël a une fois de plus payé un lourd tribut », souligne-t-il.

 

Israël : Etat Voyou !

Depuis sa création en 1945, l’ONU n’a jamais condamné un pays autant qu’elle ne l’a fait avec Israël. En 2022 seulement, le pays a fait l’objet de 15 résolutions onusiennes, soit plus que toutes les autres nations réunies. En effet la communauté internationale avait émis seulement 13 résolutions condamnant les autres pays.

Cette situation qui dure depuis trop longtemps confère à Israël le statut d’Etat voyou par excellence. En effet, même la Russie, en pleine guerre contre l’Ukraine n’a pas commis autant de dépassements et n’a fait l’objet que de six condamnations. En moins de 8 ans, l’Etat hébreux a fait l’objet de 140 condamnations onusiennes révèlent des chiffres de  « UN Watch ». Ces condamnations ont porté principalement sur son “traitement envers les Palestiniens” et ses relations avec les pays voisins. Sur la même période, l’ONU a adopté 68 résolutions contre tous les autres pays. « L’année dernière, d’autres mesures anti-israéliennes ont porté sur le “Golan syrien occupé”, les réfugiés palestiniens, la prolifération nucléaire, la pollution au Liban, les implantations et l’enlisement du processus de paix », précise l’ONG.