L’Algérie a dénoncé dimanche des “provocations” de Rabat à la suite de la publication d’informations dans la presse sur un projet de confiscation par le royaume de biens appartenant à l’ambassade algérienne.

Il s’agit en fait d’un projet de confiscation par Rabat de biens appartenant à l’ambassade algérienne. Projet qui a suscité l’ire d’Alger qui crie au complot.

Selon des informations du site « Maghreb Intelligence » publiées vendredi 15 mars, le gouvernement marocain a décidé “d’exproprier plusieurs biens immobiliers et fonciers appartenant à l’État algérien” dans la capitale marocaine et ce “pour les besoins d’extension des locaux de services relevant du ministère des Affaires étrangères à Rabat”.

“L’Algérie condamne cette opération de spoliation caractérisée dans les termes les plus énergiques”, a écrit dimanche le ministère algérien des Affaires étrangères dans un communiqué, ajoutant qu’Alger “répondra à ces provocations par tous les moyens qu’il jugera appropriés”.

L’Algérie considère qu'”il y a là une violation inqualifiable du respect et du devoir de protection à l’égard des représentations diplomatiques d’États souverains que sanctuarisent tant le droit que la coutume internationale”, a poursuivi le ministère.

Cet acte s’inscrit “en contravention avec les pratiques internationales civilisées” et “déroge gravement aux obligations de la convention de Vienne sur les relations diplomatiques qui imposent [au Maroc, NDLR] de respecter et de protéger les ambassades sur son territoire quelles que soient les circonstances.”

Selon le quotidien marocain Assabah cité par le site Le 360, “un projet de décret portant expropriation de biens détenus par la République algérienne a été publié dans l’édition consacrée aux annonces légales, judiciaires et administratives du Bulletin officiel datée du 13 mars. Dans ce projet de décret, il est clairement spécifié que, pour des raisons d’extension des locaux administratifs du ministère des Affaires étrangères, il a été décidé de lancer la procédure d’expropriation des terrains nécessaires pour la construction de ces nouvelles dépendances.”

Interrogé par ce quotidien, le politologue Abderrahim Manar Slimi, président du Centre atlantique des études stratégiques, a expliqué que “la décision d’expropriation est une décision souveraine de l’État marocain, même si les biens fonciers et immobiliers objets de cette décision appartiennent à l’État algérien. La décision sera exécutée dans la transparence et selon ce que prévoit la loi.”

L’universitaire a également précisé que la procédure d’expropriation ne portait aucunement sur le siège de l’ambassade algérienne, mais sur des propriétés situées autour du siège du ministère des Affaires étrangères.