Les Forces rwandaises de défense (FDR) demandent la libération de deux de ses soldats détenus par un groupe rebelle rwandais opérant en République démocratique du Congo (RDC).
Dans un communiqué publié hier samedi, l’armée rwandaise a déclaré que les deux soldats avaient été enlevés alors qu’ils patrouillaient et ont accusé à la fois les forces armées de la RDC (FARDC) et le groupe rebelle des Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR) de l’attaque transfrontalière.
Les FDLR ont été accusées d’avoir commis de graves violations des droits humains dans l’Est de la RDC ainsi que dans les pays voisins. Les FDLR, majoritairement hutu, sont essentiellement composées d’éléments largement accusés du génocide de 1994 contre les Tutsi au Rwanda.
L’armée rwandaise a déclaré dans son communiqué qu’elle avait localisé les soldats kidnappés détenus par les FDLR dans l’Est de la RDC.
“Nous appelons les autorités de la République démocratique du Congo qui travaillent en étroite collaboration avec ces groupes armés génocidaires à obtenir la libération des soldats des RDF”, indique le communiqué.
Cette situation survient juste au moment où le gouvernement de la RDC a annoncé vendredi que Kinshasa a des preuves que l’armée rwandaise soutient le Mouvement du 23 mars (M23), un autre groupe rebelle que le gouvernement de la RDC qualifie de terroriste.
En représailles à ce soutien présumé, la RDC a immédiatement suspendu tous les vols du transporteur aérien national du Rwanda.
Les Forces rwandaises de défense ont nié à plusieurs reprises leur soutien aux activités du groupe rebelle M23 en RDC.
Ces derniers jours, des combats ont fait rage entre l’armée de la RDC et les rebelles du M23 dans la province du Nord-Kivu, obligeant des milliers de civils à fuir.
Le M23 est un groupe d’anciens rebelles du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP). Son nom vient de l’accord du 23 mars 2009 entre le CNDP et le gouvernement congolais.
Le M23, qui affirme que le gouvernement de la RDC a violé l’accord de paix de 2009, s’est brièvement emparé de Goma, la capitale du Nord-Kivu, fin 2012 avant d’être repoussé par l’armée l’année suivante.
Depuis fin 2021, le M23 a repris les combats avec l’armée dans la région.