Environ 2000 militaires des forces armées de 33 pays d’Afrique, d’Europe et d’Amérique ont entamé lundi à Kamboinssin, près de Ouagadougou, des manœuvres militaires. L’objectif de ces opérations est de « renforcer leurs capacités opérationnelles dans la lutte contre le terrorisme au Sahel ».
Ces manœuvres vont durer jusqu’au 1er mars. Selon le Commandant des opérations spéciales des États-Unis en Afrique (Socafrica), le général américain Mark Hicks, l’exercice a été réorienté pour que la formation soit désormais axée sur les menaces réelles dans l’espace sahélo-saharien.
Organisé depuis 2005 par le Commandement des États-Unis pour l’Afrique (Africom), l’exercice « Flintlock » est une occasion pour « consolider l’approche globale de la gestion des conflits et des crises engendrées par le phénomène du terrorisme en améliorant les mécanismes de collaboration et d’assistance au profit des populations victimes ».
Selon le ministre burkinabé de la Défense, Chériff Sy, l’exercice Flintlock 2019 est lancé dans un moment où la situation sécuritaire dans l’espace sahélo-saharien est marquée par une récurrence des activités des groupes armés terroristes au centre du Mali, au Niger, et au Burkina Faso.
Pour rappel, des groupes armés radicaux s’étaient emparés en 2012-2013 du Nord du Mali avant d’en être en grande partie chassés par une intervention militaire française. Mais ils ont regagné du terrain dans le centre de ce pays, et le phénomène s’étend au Burkina Faso et au Niger voisins, se mêlant souvent à des conflits intercommunautaires. Le Tchad subit quant à lui des attaques dans l’ouest avec l’insurrection des islamistes nigérians de Boko Haram.
Le Burkina Faso, pays hôte de l’édition 2019 de l’exercice multinational, abrite le poste de commandement principal à Kamboinssin et trois sites de manœuvres à Loumbila, Pô et Bobo Dioulasso. Un poste avancé clé a également été mis en place à Atar, (400 kilomètres au nord de Nouakchott), en Mauritanie où un exercice se déroulera partiellement.