Le secrétaire général de l’ONU, António Guterres

Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres s, participant actuellement au sommet de l’union africaine(UA) à Addis-Abeba, a déclaré à la presse française, que l’ensemble des forces (Minusma, G5 Sahel et Barkhane) engagées dans la lutte contre le terrorisme et/ou le maintien de la paix dans le Sahel, sont insuffisantes. Dans cette situation où il faudrait encore davantage de soldats pour faire face aux terroristes qui progressent, un éventuel retrait des militaires américains aurait un impact négatif.

Jetant un regard lucide sur cette zone très menacée, Guterres eres s’est désolé que l’ONU ait refusé de mettre les forces de la MINUSMA « sur chapitre 7 », ce qui leur aurait permis de s’engager dans la lutte offensive contre les terroristes. La Minusma qui reste une « force de maintien de la paix » est donc restreinte dans son action dont l’efficacité reste à prouver.

Le parler-vrai du secrétaire général de l’ONU aura, peut-être le mérite, de mettre les occidentaux face à leurs responsabilités. Il est permis d’en douter cependant car l’attitude de ces derniers traduit un manque de volonté politique d’aider l’Afrique à se débarrasser du terrorisme.

Les occidentaux ne sont pas intéressés à mettre les moyens financiers, matériels et humains indispensables. La France est bien seule dans son engagement, avec des soutiens au compte-gouttes de la part des Américains et de certains pays européens. Cette situation est préoccupante car, comme l’a reconnu Gutteres, les terroristes ont le vent en poupe, non seulement au Sahel, mais aussi autour du Lac Tchad, avec de nouvelles incursions jusqu’au Mozambique. Si on y ajoute les Shebabs en Somalie, on se rend compte que l’Afrique est véritablement dans l’œil du cyclone.

Mais, même si l’Europe est menacée directement à terme, les occidentaux ne s’alarment guère et refusent de s’engager, avec les moyens nécessaires. Faute de respect et de conscience du danger, mais aussi par mépris du continent africain dont le sort ne les a jamais vraiment concernés, sauf pour en exploiter les immenses ressources naturelles et humaines. Le chaos terroriste est aussi une opportunité pour les affaires louches : trafic de drogue, d’êtres humains, d’armes etc.

Hommes d’Etat cyniques, mercenaires et maffias en tous genres y trouvent leur compte. Le refus d’aider l’Afrique et/ou la volonté de laisser les terroristes déstabiliser ses Etats participent d’une même stratégie d’affaiblir le continent pour mieux l’exploiter et l’empêcher d’émerger. C’est pourquoi, l’Afrique doit compter d’abord et avant tout sur elle-même.

Renforcer l’intégration économique, combattre la corruption, enraciner la démocratie et développer l’éducation sont les tâches prioritaires que l’UA doit favoriser. C’est la condition sine qua none pour « faire taire les armes »qui sont utilisées par les ennemis de l’Afrique pour balkaniser le continent, susciter conflits et guerres entre ses populations, pour l’exploiter, à moindre coût. Ce combat-là mérite d’être mené et peut être gagné .Comme l’a été celui pour la libération du continent dans les années 60.

« Réformer le conseil de sécurité de l’ONU » est un combat perdu d’avance car aucun des cinq (5) membres permanents du conseil de sécurité, disposant d’un droit de veto, ne va accepter une « réforme en profondeur » qui remettrait en cause son pouvoir. Même si l’Afrique obtenait un ou deux sièges au conseil de sécurité, sans droit de veto, à quoi cela servirait-il. Et qui peut imaginer qu’un pays africain puisse obtenir un droit de veto ?

Il est vrai que le rapport de force figé par la fin de la deuxième guerre mondiale a changé. Le Japon et l’Allemagne sont beaucoup plus puissants économiquement que la France et le Royaume-Uni, mais ces pays « membres des puissances de l’Axe » ont été défaits et continuent d’en subir les conséquences.

L’Afrique a d’autres urgences pour renforcer son unité et former ses jeunes qui seront la première du monde, en nombre, très bientôt. C’est le combat de l’avenir que l’Afrique doit gagner et elle doit le mener, dès maintenant.