L’urgence humanitaire au Sahel central va être discutée mardi prochain lors d’une conférence ministérielle destinée à lever des fonds et attirer l’attention de la communauté internationale sur cette crise qui menace de devenir l’une des pires au monde.
La conférence, organisée conjointement par l’ONU, le Danemark, l’Allemagne et l’Union européenne, doit d’abord « faire mieux saisir l’urgence de la situation aux responsables politiques » mais aussi lever des fonds pour l’action humanitaire avec une crise qui « arrive à un point de rupture » et des plan d’aides pour le Mali, le Burkina Faso et le Niger seulement financés à 40%, selon Jens Laerke, porte-parole du Bureau de la coordination des affaires humanitaires au cours d’un point de presse à Genève.
La réunion – par vidéoconférence, Covid-19 oblige – se fixe aussi pour objectif que les pays donateurs et ceux de la région trouvent des solutions durables qui élimineront les besoins en aide humanitaire, précise l’ONU.
Jens Laerke et plusieurs collègues d’autres agences ont souligné la gravité de la crise qui frappe la région. « Sans soutien, nous craignons que la région ne se transforme en une des pires crises au monde », a-t-il dit, cité par l’AFP.
« Plus de 13 millions de personnes, dont plus de la moitié sont des enfants, ont besoin d’aide » alors que la situation s’est rapidement dégradée depuis deux ans, que 1,5 million de personnes ont été déplacées (soit vingt fois plus qu’il y a deux ans) et que 7,4 millions de personnes souffrent de la faim.
A la violence et l’insécurité alimentées par des groupes terroristes et parfois des forces gouvernementales, s’est ajoutée la pandémie de Covid-19 qui a précipité 6 millions de personnes de la région dans la pauvreté.