Après avoir annoncé leur retrait de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), décision qu’ils ont qualifiée d’irrévocable, ont rappelé les ministres, le Burkina Faso, le Mali et le Niger envisagent désormais de se constituer en confédération.

Les représentants des trois pays du Sahel, réunis jeudi à Ouagadougou, ont franchi une nouvelle étape dans le processus de création de cette confédération. Le ministre de la défense du Burkina Faso, le général Kassoum Coulibaly, a déclaré : « Ouagadougou nous donne aujourd’hui l’occasion de progresser dans la mise en place des instruments, des mécanismes et des procédures de notre alliance, ainsi que de l’architecture juridique de la confédération envisagée par nos trois États ». « Ce mécanisme permettra à notre alliance et à la confédération de fonctionner efficacement et au grand bonheur de nos populations », a soutenu son homologue nigérien, le général Salifou Modi.

Ce projet de confédération avait déjà été évoqué début décembre à Bamako lors d’une réunion des ministres des affaires étrangères des trois pays. Dans une interview à la télévision nationale dimanche, le chef du , Conseil national pour la sauvegarde de la patrie du Niger, le général Tiani, a également évoqué la possibilité de créer une monnaie commune.

Bien que les ministres des affaires étrangères n’aient pas révisé la charte de l’Alliance des États du Sahel, ils ont convenu que le futur traité établissant la confédération tiendrait compte du retrait immédiat des États du Sahel de la CEDEAO. Le chef de la diplomatie burkinabè, Karamoko Jean-Marie Traoré, a déclaré : « En ce qui concerne le traité portant création de la confédération, alliance des États du Sahel, les ministres ont noté la nécessité de fonder le traité de la confédération sur des références historiques propres au peuple du Sahel ». Il a ajouté : « Les ministres ont également chargé les ministres des Affaires étrangères de poursuivre la réflexion sur le traité en vue de son amélioration avant la tenue de la session inaugurale du sommet des chefs d’État ».

Mais cette idée de confédération ne fait pas l’unanimité au Sahel. Ismaël Sacko, membre de la plateforme d’opposition Appel du 20 février, qui regroupe des partis politiques et des organisations de la société civile appelant à un retour à l’ordre constitutionnel, estime que l’Alliance des États du Sahel est une solution pour les régimes militaires du Sahel, mais pas pour ses populations. « La création de cette organisation n’a pas été décidée par référendum et la population n’a pas été consultée. L’Alliance des États du Sahel n’est pas une alternative crédible à la Cédéao », a déclaré le président du Parti social-démocrate africain (PSDA), qui est visé par une procédure de dissolution lancée par les autorités maliennes.