Le temps de l’hégémonie américaine sur le monde, et sur l’Afrique notamment, semble révolu. La dernière séance de vote lors de l’assemblée générale des Nations Unies et qui avait adopté une résolution sur le statut de Jérusalem s’opposant la reconnaissance récente de la ville comme capitale d’Israël par le président américain Donald Trump a démontré une certaine prise de conscience par la majorité des pays du monde. En effet, 128 pays ont voté en faveur du texte parrainé par la Turquie et le Yémen, au moment où 9 pays seulement ont voté contre et 35 se sont abstenus.

Au niveau de l’Afrique, seul le Togo a cédé devant la pression américaine et a voté contre la résolution condamnant implicitement la décision de l’administration Trump. Selon plusieurs observateurs, le Togo a cherché plutôt à faire plaisir à Israël avec qui un rapprochement s’opère depuis plusieurs années. En effet, le représentant du Togo à l’UNESCO avait appuyé à plusieurs reprises les résolutions présentées par Tel-Aviv et qui portaient notamment sur le statut de Jérusalem.

Toutefois, c’est dans le rang des abstinents qu’on retrouve un nombre important de pays africains. Au total, ils étaient huit pays à éviter le clash avec les Etats-Unis. Sur cette liste on retrouve le Bénin, le Cameroun, la Guinée Equatoriale, le Lesotho, le Malawi, le Rwanda, le Soudan du sud et l’Ouganda. Certains de ces pays, liés par des relations solides avec Israël ou souffrant de problèmes humanitaires ont tenté donc d’éviter de frustrer une administration américaine aux menaces à peine voilées.

Des pays africains, dont l’économie est fortement dépendante de l’aide américaine, ont toutefois eu le courage de dire Non face à l’ambassadrice des USA à l’ONU, Nikki Haley et qui n’a pas hésité à rappeler que « les États-Unis se souviendront de ce jour où ils ont été pris pour cible à l’Assemblée générale ». Ainsi, l’Égypte, le Kenya, le Nigeria, la Tanzanie et l’Éthiopie ont décidé de s’aligner du côté des opposants à la décision américaine.

Un autre pays africain a décidé de faire mieux que les autres. Il s’agit du Botswana. Le ministère des affaires étrangères de ce pays a publié un communiqué pour dénoncer la virulence des propos de la représentante des USA. Pour le Botswana, ce message menaçant et grossièrement inapproprié avait pour but de saper la souveraineté du pays.