Dans une réflexion prospective, l’ancien secrétaire d’État américain, Henry Kissinger est formel : ” La pandémie du Coronavirus modifiera à jamais l’Ordre mondial”. Dans une lettre ouverte, signée par une centaine d’éminents intellectuels africains dont le Prix Nobel de littérature, l’écrivain nigérian Wole Soyinka, adressée aux dirigeants du continent, il est affirmé que : “L’Afrique doit reprendre son destin en main” !
Cette assertion ne pourrait avoir de sens que dans un contexte où ces mêmes intellectuels donneraient l’exemple de croire en l’Afrique. Or, la plupart des signataires de cette lettre ouverte, monnayent aujourd’hui leurs talents en dehors du continent, c’est-à-dire, dans des pays qui n’ont jamais payé un centime pour la prise en charge de leurs frais d’études. De la même manière, le continent est vidé de ses sportifs les plus performants et de ses jeunes les plus valides. Je me demande, s’il ne s’agirait pas d’une néo-traite négrière ? Dans le nouvel ordre mondial qui se profile à l’horizon, l’Afrique n’occupera que la place que ses filles et fils lui feront occuper.
Au moment où les analystes discutent de l’inéluctabilité de l’avènement d’un nouvel ordre mondial, l’Europe se concentre sur les fissures, créées en son sein par le Coronavirus. Juste après la validation du Brexit, le Virus, parti de Chine est venu confiner l’Italie dans un isolement quasi total. Seules, la Chine, la Russie et la Turquie ont apporté à l’Italie la solidarité qu’elle était sensée atteindre de ses voisins de l’Union européenne. Ceci, fait craindre à certains l’éclatement de l’UE après la pandémie.
Pour ma part, je pense que l’Union européenne surpassera cet impair pour renforcer son unité et développer sa résilience pour mieux conforter sa place dans le concert des Nations.
La Chine et les États-unis ont certes encaissé des coups durs pendant cette crise sanitaire, mais, ces deux géants ont suffisamment de ressources pour se relever du KO. D’ailleurs, la Chine a réussi en un laps de temps, à convertir ses faiblesses en force, en parvenant à contenir la pandémie dans l’épicentre de la province de Hubéi, et à devenir immédiatement après coup, l’exportatrice numéro-1 des masques, thermoflashs et autres gels hydroalcooliques.
Au Moyen-Orient, un pays comme l’Iran, durement touché par la pandémie, tente de relever la tête, en dépit de l’embargo, imposé par les États-unis depuis leur différend sur le nucléaire. En assurant son autonomie en matière de production de médicaments et de produits pharmaceutiques, le pays des Ayatollahs, pourrait retrouver un certain leadership dans la région voire dans le monde, compte tenu de son engagement pour la conquête d’une indépendance réelle.
Un autre pays qui tire son épingle du jeu, est la Turquie. Avec plus 3 mille morts, le pays de Recep Tayyip Erdogan est un exemple de résilience et de solidarité humanitaire. En pleine crise de Coronavirus, la Turquie a envoyé des aides d’urgence en matériels médicaux et en produits pharmaceutiques à plusieurs pays dont les États-unis d’Amérique et l’État d’Israël.
Ces deux pays du monde islamique, vont tirer un grand profit diplomatique de l’après Coronavirus. Il ne faut pas non plus négliger, le Soft power des Émirats arabes unis et de l’Arabie Saoudite, qui ont également soutenu, financièrement beaucoup de pays notamment africains pour faire face au Covid-19 et mis en marche, un plan de riposte efficace, pour endiguer la pandémie.
Pour ce qui concerne l’Afrique, un pays comme le Maroc à approché certains pays du continent pour envisager une riposte commune contre le Coronavirus. Auparavant, le président de la république du Sénégal M. Macky Sall avait très tôt lancé un appel à ses pairs africains, pour une riposte commune face au Covid-19, mais acceptons, que la réaction est à la fois, tardive et timide.
Cependant, il urge pour l’Afrique, d’élaborer des stratégies pour des solutions durables et adaptées aux réalités et spécificités du continent et d’inventer une nouvelle démarche qui mènerait rapidement vers l’intégration et l’autosuffisance. Ce sera un redoutable challenge, car dans le prochain nouvel Ordre mondial, beaucoup d’acteurs pensent que c’est l’Afrique qui constituera la proie désignée dans ce combat de gros poissons.