Le président François Hollande lors du dernier sommet pour la paix et la sécurité en Afrique en 2013.

Avant de quitter ses fonctions dans moins d’un mois, le président François Hollande fait assaut d’amabilités avec ses pairs africains. Au point où le palais de l’Elysée est devenu le lieu de toutes les palabres africaines.

Alpha Condé de Guiné-Conakry y est reçu en visite d’Etat, suivi de Roch Kaboré du Burkina qui va peut-être croiser son homologue Ould Aziz de Mauritanie. Issoufou du Niger était déjà passé comme Ouattara de la Côte d’Ivoire et il n’y a pas longtemps Macky Sall du Sénégal avait eu droit aux honneurs d’une visite d’Etat. Sans oublier Guelleh de Djibouti.

Pour les chefs d’Etat africains s’afficher devant les caméras à l’entrée et à la sortie de l’Elysée est très revigorant si ce n’est politiquement au moins personnellement.

Il y a aussi le fait que chacun des pays naguère colonisé a pour principal partenaire économique et/ou bailleur de fonds l’ancienne métropole. Sans oublier pour la majorité d’entre eux, le lien majeur que constitue le franc CFA dont les critiques n’apportent pas de solution de remplacement crédible et fiable, jusqu’ici.

Mais c’est certainement le président français qui tire son épingle du jeu dans cette affaire car l’un des rares succès de son mandat est sa politique africaine. Et particulièrement l’intervention française au Mali qui a sauvé ce pays d’une domination djihadiste. Les opérations « SERVAL » et « BARKHANE » ont permis de libérer le Nord Mali et de vaincre les islamistes. Même si la menace perdure et impose de lourds sacrifices humains et financiers. La sécurité vaut donc bien tous les voyages à Paris. Hollande prépare sa carrière post-présidence. Les africains sont reconnaissants et très fidèles en amitié. L’expert Hollande, à défaut de donner des conférences tarifées comme son prédécesseur, pourrait donner des conseils avisés.

Dans tous les cas il sera toujours le bienvenu en Afrique où plus personne ne se souvient de sa tentative avortée d’imposer la déchéance de nationalité. Il a même regretté cette dérive qui a terni son quinquennat pour rien. Elle avait précipité le départ de Mme Taubira.

En Afrique tout cela est oublié. Le camarade Hollande est crédité d’un bilan « globalement positif ». Malheureusement pour lui les africains regardent les élections françaises certes avec beaucoup d’intérêt mais de loin.