Le Président sénégalais, a abordé, jeudi 27 août 2020, à Paris, son plaidoyer , “pour un allègement conséquent de la Dette publique africaine et un réarrangement de la Dette privée selon des modalités à convenir”. Macky s’exprimait à la tribune de l’Université d’été du Mouvement des entreprises de France, (MEDEF), rebaptisé “La Renaissance des entreprises françaises”, dont il était l’invité d’honneur.
Saluant le Président Emmanuel Macron, qui “a contribué à l’adoption par le G20 d’un moratoire sur le service de la Dette jusqu’à la fin de l’année 2020”, le Président Sall a toutefois, indiqué que, “c’est une mesure appréciable, mais certainement insuffisante, compte tenu de l’impact de la crise sur nos économies”, dans des propos rapportés par l’Agence de presse sénégalaise.
Macky Sall a donné l’exemple du Sénégal dont le taux de croissance économique passerait de 6,8% à 1,1%. Pour le chef de l’Etat sénégalais, il faut “considérer la question de l’allègement du fardeau de la Dette, pour accompagner l’Afrique dans ses efforts de résilience et de reprise de sa trajectoire d’émergence post Covid”, même si avec un montant de 365 milliards de dollars, la Dette africaine ne représente que 2 % du volume de la Dette mondiale.
« Poser un nouveau regard sur l’Afrique et les africains »
Il a, ainsi, invité les partenaires publics et privés à poser,”un nouveau regard sur l’Afrique et les africains”.
“Ceux qui continuent de percevoir et d’analyser les dynamiques africaines à travers des paradigmes et des paramètres périmés, risquent d’être surpris et en retard sur les rendez-vous de demain”, a-t-il notamment déclaré.
Macky Sall a présenté l’Afrique, comme ,”une source d’opportunités et d’investissements”, face à une ‘’ économie mondiale essoufflée” ; ajoutant que le Sénégal “veut rester dans cette dynamique avec la Phase II du Plan Sénégal émergent sur la séquence 2019-2023”.
Il a expliqué, à cet effet, que dans sa deuxième phase, le PAP, porte sur des secteurs cibles comme les infrastructures, les mines, l’énergie, y compris l’exploitation du gaz et du pétrole, le transport, l’agriculture et l’agro- business, la construction, avec un programme quinquennal de 100 000 logements, le tourisme, la finance, les industries et l’économie numérique.
Toutefois, a-t-il souligné, la pandémie de Covid-19 a révélé “des points de vulnérabilités potentielles”, qui exposeraient le Sénégal à “des pénuries en cas de rupture de fret ou de rétention de certains produits par les pays exportateurs pour satisfaire leurs propres besoins. Il en est ainsi de l’agriculture et de l’industrie pharmaceutique, entre autres”.
Ainsi, a-t-il poursuivi, « pour parer à de telles éventualités, le Sénégal va adopter en septembre son Programme d’actions prioritaires ajusté et accéléré (PAP2a) ». “Il s’agira de donner une sur-priorité à la souveraineté alimentaire (agriculture, élevage et pêche), pharmaceutique et sanitaire, et de booster en même temps l’industrialisation de l’économie, le numérique, le tourisme, le logement, en favorisant davantage l’équité territoriale et l’inclusion sociale”, a-t-il dit.
L’Afrique a déjoué les sombres pronostics liés à la Covid-19
Abordant la pandémie de Covid-19, Macky Sall a déclaré que l’Afrique “par son expérience des épidémies, par la jeunesse de sa population et les mesures préventives précoces, se montre résiliente et combative, déjouant ainsi les sombres pronostics qui prédisaient une hécatombe sur le continent”.
Sous ce rapport, il a mis en exergue, son Programme de résilience économique et sociale, (PRES), pour faire face aux conséquences de la Covid-19, financé à hauteur de 1,64 milliard de dollars par l’Etat, avec l’appui de partenaires au développement et de donations volontaires.