La présidente de l’Assemblée nationale a demandé jeudi la suspension du processus électoral à moins de sept jours du premier tour de la présidentielle.

 

Une déclaration faite en concertation avec le FFKM, le conseil œcuménique des Églises chrétiennes, à l’issue d’une médiation de plusieurs jours qui intervient après une semaine de fortes tensions et de violences à l’endroit des manifestants de l’opposition, selon RFI.

Dans sa déclaration lue à la presse jeudi soir, Christine Razanamahasoa, a demandé « la suspension de l’élection présidentielle prévue le 16 novembre prochain ainsi que la suspension de la campagne électorale et de toutes les manifestations publiques ». Le but ? Permettre un vrai dialogue et rechercher une solution acceptée de tous.

Selon RFI, cette annonce fait écho à la demande d’annulation de l’élection signée jeudi matin par près de 60 organisations de la société civile et de syndicats.

La déclaration de l’ancienne alliée politique d’Andry Rajoelina, président sortant et candidat à sa propre succession, devrait en tout cas ravir le collectif des 10 candidats qui a toujours refusé d’entrer en campagne, estimant que les conditions pour une élection « démocratique et transparente » n’étaient pas réunies.

Cette prise de position marque un nouveau tournant dans sa relation avec le parti majoritaire IRD. En décembre dernier, l’épisode de la motion de censure contre le gouvernement Ntsay avait déjà marqué la rupture entre le président de la République et la cheffe de l’Assemblée nationale.

Une rupture consommée depuis. Il y a trois semaines, lors de l’ouverture de la session ordinaire, la présidente qui disait écouter la voix du peuple avait alors affirmé que le pays « était dans l’impasse ». Une déclaration perçue comme un désaveu total du gouvernement collégial, qui a toujours, lui, refusé de parler de crise électorale.