Réuni en session d’urgence, le Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l’Union africaine (UA) a exprimé sa vive inquiétude face à la détérioration de la situation humanitaire dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC). Une déclaration qui survient alors que les affrontements se multiplient, aggravant une crise déjà critique pour les populations locales.

Dans un communiqué publié à l’issue de sa 1256e réunion ministérielle, le CPS de l’UA a exigé que l’aide humanitaire puisse parvenir sans entrave aux zones affectées. Il a ainsi exhorté la communauté internationale, en particulier les agences humanitaires des Nations unies, à intensifier leurs efforts pour mobiliser des ressources et répondre aux besoins urgents des populations déplacées.

L’organisation panafricaine a également appelé ses partenaires à accroître leur soutien aux habitants de Goma et des régions environnantes. Accès à la nourriture, aux soins médicaux et à un abri décent figurent parmi les priorités pour les personnes les plus vulnérables, notamment les femmes, les enfants et les personnes âgées.

Un contexte sécuritaire préoccupant

La recrudescence des violences dans la région inquiète particulièrement l’UA. Le CPS s’est alarmé de l’offensive du groupe armé M23, qui a pris le contrôle de plusieurs localités stratégiques, dont Minova, Sake et la capitale provinciale, Goma. Ces avancées ont entraîné un lourd bilan humain, touchant tant les civils que les forces de maintien de la paix déployées sur le terrain.

Face à cette escalade, le CPS a insisté sur la nécessité de revenir au Processus de Luanda, sous la médiation du président angolais João Manuel Lourenço, ainsi qu’à la relance du Processus de Nairobi. Pour l’Union africaine, la voie militaire ne saurait constituer une solution viable à cette crise. Elle a ainsi réitéré l’importance du respect du droit international humanitaire et des droits de l’homme, en insistant sur la protection des civils, des camps de déplacés et des infrastructures médicales.

Vers une approche structurelle du conflit

Au-delà de l’urgence humanitaire, le CPS a souligné la nécessité d’aborder les causes profondes du conflit. Il plaide pour des programmes de développement socio-économique qui favoriseraient l’autonomie des populations locales, en mettant particulièrement l’accent sur les femmes et les jeunes.

Dans cette optique, le CPS de l’UA a demandé à la Commission de l’Union africaine de dépêcher sans délai une mission d’enquête sur la crise en cours, afin d’en analyser les dynamiques et de proposer des recommandations concrètes.

Alors que la situation continue de se détériorer, l’appel de l’Union africaine souligne l’urgence d’une mobilisation internationale accrue pour éviter un nouveau drame humanitaire dans cette région tourmentée du continent.