Les huit pays de l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA) ont décidé de suspendre leur pacte de convergence lors d’un sommet extraordinaire afin de faire face à la crise du coronavirus.
« La suspension du pacte de convergence a été actée », a affirmé une source de la présidence nigérienne, citée par l’AFP. « Le monde va devoir faire face à une crise économique sans précédent depuis celle de 1929. Les pays de notre union ne seront pas épargnés. En agissant unis et solidaires nous renforcerons notre résilience face à cette crise. Voilà pourquoi je salue la mise en place d’une stratégie communautaire dont la suspension temporaire du pacte de convergence, de stabilité, de croissance et de solidarité », a affirmé le président Issoufou lors du sommet par visioconférence.
Le pacte comprenait notamment la limitation de la dette, de l’inflation ou d’arriérés de paiement.
Le président, qui avait déjà appelé il y a quelques semaines à un plan Marshall pour l’Afrique, a aussi soutenu « le recours à court terme aux avances statutaires de la BCEAO ou toute autre solution pour appuyer les Etats membres » ainsi que « la production d’un document de plaidoyer en vue de l’annulation de la dette ».
Le président français Emmanuel Macron avait appelé à « aider » l’Afrique en « annulant massivement sa dette » mais pour le moment il n’est question que d’un moratoire.
Les budgets des pays de l’UEMOA sont très sollicités dans cette crise. Le total des plans de riposte au coronavirus des huit pays représente 5.285 milliards de F CFA, soit 8 milliards d’euros, a indiqué lundi le président ivoirien Alassane Ouattara, lors d’un sommet extraordinaire de l’organisation sur le Covid-19.
Les « mesures urgentes et les plans de riposte » sont évalués aujourd’hui à « environ 5.285 milliards de F CFA (8 milliards d’euros) pour l’ensemble des pays membres de l’UEMOA, en vue de limiter l’impact de cette crise sanitaire sur les populations, l’emploi et le secteur productif », selon un communiqué de la présidence ivoirienne qui assure la présidence de l’union.
Sur le plan sanitaire, la zone (Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Guinée-Bissau, Mali, Niger, Sénégal et Togo) a enregistré 3200 cas confirmés, 105 décès et un taux de létalité de 3,3%, selon le communiqué de la présidence ivoirienne.