Le secrétaire d’Etat américain Antony Blinken a débuté lundi une tournée d’une semaine sur la côte ouest de l’Afrique afin de maintenir l’influence des Etats-Unis sur un continent où la concurrence de Pékin et Moscou est forte.
Le chef de la diplomatie américaine débute sa visite par une rapide escale au Cap-Vert, partenaire des Etats-Unis qui louent la stabilité démocratique de cet archipel lusophone d’un demi-million d’habitants.
Les Etats-Unis ont donné quelque 150 millions de dollars à travers deux programmes, incluant notamment l’expansion du port de la capitale Praia, l’amélioration de routes et du système de distribution d’eau potable. Un troisième programme d’aide est à l’étude. Après son escale au Cap-Vert, Blinken rejoindra la Côte d’Ivoire, le Nigeria et l’Angola.
C’est sa première visite en Afrique sub-saharienne depuis dix mois, dans une période où la guerre en Ukraine et le conflit entre Israël et le Hamas écrasent l’actualité internationale.
Lors de cette visite ouest-africaine, Antony Blinken va aider les pays “sur tous les fronts pour renforcer leurs sociétés et lutter contre l’expansion de la menace terroriste que l’on observe au Sahel”, explique Molly Phee, sous-secrétaire d’Etat pour l’Afrique qui s’est rendue au Niger en décembre.
Il va également encourager les pays à faire de la “sécurité des civils lors d’opérations militaires et la promotion des droits de l’Homme et du développement des communautés”, une priorité, a-t-elle ajouté devant la presse.
L’administration Biden a annoncé l’an dernier un plan sur dix ans afin d’encourager la stabilité et éviter les conflits au Bénin, Ghana, Guinée, Côte d’Ivoire et Togo, des pays côtiers qui sont dans le viseur des groupes jihadistes. La visite de M. Blinken intervient quelques jours après celle de son homologue chinois, Wang Yi qui s’était rendu également au Togo, en Tunisie et en Egypte.
Pékin est depuis longtemps très actif sur le continent en finançant notamment des infrastructures dans de nombreux pays. Depuis la dernière visite de M. Blinken dans la région en mars 2023, le paysage politique a quelque peu évolué.
A l’époque, il s’était rendu au Niger pour soutenir le président élu Mohamed Bazoum dans ce pays où les Etats-Unis comptent plus de mille soldats et des bases de drones pour la lutte contre les jihadistes. Mais quatre mois plus tard, M. Bazoum a été renversé par un coup d’Etat militaire et le nouveau régime cherche à diversifier ses partenaires : les soldats français ont été chassés et les liens se renforcent avec Moscou.