Au Mali et en Guinée, le cancer de la dictature kaki est en train de se métastaser.

Goita et sa soldatesque sont dans une « dynamique de fuite en avant », à la fois absurde et destructrice.

Et ce qui se passe ,en ce moment est plus qu’inquiétant :  sortie du G5 Sahel, après l’expulsion de l’Ambassadeur de France, des forces françaises de Barkhane et les contre-coups de l’arrêt   de la « coopération avec la Banque Mondiale, la suspension de l’appui militaire européen et les défauts de paiement qui s’amoncellent  suite aux sanctions de la CEDEAO et de l’UEMOA etc.

Parce que cette situation ingérable ,qui précipite le pays dans le chaos ,va pousser la junte désemparée à multiplier les actes désespérés pour montrer ses muscles.

La tentative de coup d’Etat annoncée participe de cette fuite en avant qui renforce la dictature menacée.

Déjà, une tentative d’assassinat du colonel Goita avait été mise en scène ,avec arrestation d’un suspect ,qui,  comme par hasard, est mort en prison de manière non élucidée .Jusqu’ici !

 

On n’en parle plus !

Aujourd’hui, un certain colonel Keita, membre du CNT (Conseil national de transition), est arrêté. Il serait impliqué dans la tentative de putsch.

Comment savoir ? Faut-il prendre les annonces de la junte pour argent comptant ?

Il faut craindre d’autres arrestations ,même arbitraires, pour  justifier des purges et des exactions, au sein même des putschistes.

Il y a une logique universelle qui aboutit au cannibalisme entre putschistes : « La révolution mange ses enfants » !

Le Mali a connu cette séquence, des décennies auparavant ,lorsque Moussa Traoré avait fait un coup d’Etat contre Modibo Keita.

Donc, rien de nouveau sous le soleil de l’ex-Soudan français.

Le problème est, qu’entre temps, une révolution démocratique avait fini par chasser Traoré du pouvoir.

Une expérience démocratique a été engagée et a malheureusement fini par une nouvelle série de putschs. Film tragique en cours !

L’évident est que le Mali est tombé dans les griffes de militaires dangereux, incompétents et prêts à tout pour rester au pouvoir.

Le cancer qu’ils ont  fait naître va finir par les emporter ; mais après combien de dégâts qu’ils auront causés.

Le célèbre cinéaste malien Cheikh Oumar Cissokho s’en est pris violemment au Premier ministre Choguel Maiga,  « qui a mis le pays par terre, l’a rendu exsangue » et l’a convié à démissionner.

On comprend que pour sa sécurité, Cissokho a ciblé  Maiga et non Goita, qui sont à mettre dans le même sac.

Pour continuer à régner, la junte a besoin d’inventer des coups d’Etat et à simuler  une « aide » efficace des mercenaires russes de Wagner qui envoient ,de temps en temps, des hélicoptères et des radars.

Mais le coût n’est pas révélé ; alors que le ministre des Affaires étrangères russe, Lavrov a bien précisé qu’il s’agissait « d’une présence sur une base commerciale » .

Tout est clair, sauf le montant de la transaction et, encore moins l’efficacité de la démarche.

Des militaires soit-disant patriotes qui sous-traitent la défense de leur patrie à des mercenaires ?

Le Mali est en plein cauchemar et cela commence à durer.

La Guinée ,aussi, depuis son indépendance en 1958.

La nouvelle junte de Mamadi Doumbouya s’est octroyé 3 ans de « transition » et a décrété une interdiction de toute manifestation pendant ces 36 mois.

SILENCE,ON DIRIGE !

Imposer le silence exige l’usage de la force pour faire marcher tout le monde au pas.

On rase gratis les maisons des opposants. Au propre !

On arrête à tout va !

Le problème pour Doumbouya et ses « cow-boys » des tropiques ,est que les guinéens en ont vu d’autres, particulièrement sanglants, comme Sékou Touré qui semble être une référence pour Doumbouya, qui a baptisé l’aéroport de Conakry de son nom.

Ce que personne n’avait osé faire avant lui.

Pour le moment la CEDEAO est aphone .Toute la communauté internationale attend ses sanctions qui devraient être lourdes pour ramener à la raison ces soldats ,sous le charme de l’ancien légionnaire.

En attendant le cancer de la dictature militaire se métastase et touche le Burkina.

L’Afrique de l’Ouest, déjà en proie à Boko Haram, au Nigéria et au Niger ,subit moult organisations jihadistes au Sahel et des régimes militaires issus de putschs successifs., dans un contexte de crise économique et sociale.

La crise politique qui s’installe est celle des coups d’Etat militaires qui remettent en cause les choix souverains des peuples.

Ceux qui préconisent de lever les sanctions ,sont-ils prêts à abdiquer leur liberté ?

A légaliser les dictatures ? A encourager d’autres à les perpétrer ? A abolir le suffrage universel ?

C’est ce qui est en jeu et c’est pourquoi, aucune faiblesse ne doit être tolérée dans la lutte pour la liberté démocratique.

C’est le seul médicament pour guérir des dictatures  « kaki » ou « brunes » ,ou de toute autre couleur.